L’Aiguille creuse (Saga Arsène Lupin #3) (1909) de Maurice Leblanc…
Le résumé de l’éditeur de poche, ici (attention spoil): … À quarante ou cinquante mètres de cette arche imposante qu’on appelle la Porte d’Aval et qui s’élance du haut de la falaise, ainsi que la branche colossale d’un arbre, pour prendre racine dans les rocs sous-marins, s’érige un cône calcaire démesuré, et ce cône n’est qu’un bonnet d’écorce pointu posé sur du vide !
Révélation prodigieuse ! Après Lupin, voilà que Beautrelet découvrait le mot de la grande énigme, qui a plané sur plus de vingt siècles ! Mot d’une importance suprême pour celui qui le possédait jadis, aux lointaines époques où des hordes de barbares parcouraient le vieux monde ! Mot magique qui ouvre l’antre cyclopéen à des tribus entières fuyant devant l’ennemi ! Mot mystérieux qui garde la porte de l’asile le plus inviolable ! Mot prestigieux qui donne le pouvoir et assure la prépondérance !
Dans la série des Arsène Lupin, je demande le numéro 3, L’Aiguille creuse de Maurice Leblanc. Et quelques jours après cette lecture, je suis toujours sous une forme d’ébahissement devant la modernité de cette oeuvre. C’est une vraie leçon de rythme et de créativité. L’audace de Maurice Leblanc dans ses choix narratifs est impressionnante!
L’Aiguille creuse, c’est le Arsène Lupin que toute ma génération a connu et je dois avouer que, pendant ma scolarité, j’ai mis beaucoup d’ingéniosité à ne pas faire mes devoirs et encore plus à ne pas lire les livres du programme.
Celui-ci n’a pas échappé à cette purge. Depuis, je me rattrape et c’est avec un regard de lecteur plus aguerri que je découvre les Arsène Lupin et notamment L’Aiguille creuse.
Déjà conquis par le #1, Arsène Lupin, gentleman cambrioleur, il y a en plus dans L’Aiguille creuse la force et l’unité du roman au service d’une histoire parfaitement menée et dont le rythme et les rebondissements empêche tout ennui. Et il faut voir avec quelle créativité et audace d’auteur, Maurice Leblanc ose tout dans son procédé narratif. Héros et anti-héros se mêlent dans un enchevêtrement d’intrigues qui maintient une tension permanente tout le long du roman.
Ce qui me séduit, c’est la facilité avec laquelle Maurice Leblanc joue avec le lecteur comme avec ses personnages, et on se perd entre le dit et le non-dit, le faux-semblant, la fausse piste. Incontestablement, l’auteur est un virtuose.
De plus, et de façon un peu plus discrète que dans L’éclat d’obus (#8) Maurice Leblanc ajoute l’Histoire à l’histoire ce qui amène une profondeur au récit et un souffle mythique aux aventures du gentleman cambrioleur. Un souffle de vie. Il ancre son héros dans le contexte historique et si nous n’avons plus le même contexte qu’il y a 100 ans (oui 100 ans), cela devait être quelque chose de le lire à l’époque.
Je ne trouve pas de faiblesse à ce roman. Maurice Leblanc parvient à nous faire aimer un personnage énigmatique qui, telle une ombre de fumée disparaît sitôt qu’on pense le cerner. Un caractère encore diffus qu’Arsène Lupin entretient et nous pousse à lire d’autres romans de ses aventures afin de mieux le comprendre.
Arsène Lupin pour moi c’est Georges Descrières ^^ La classe :p
Mais je n’ai jamais pensé à lire ses aventures et je reconnais n’être pas toujours pas tentée de le faire… Non que je pense être déçue ou m’ennuyer (pas du tout même), mais je crois que je préfère chérir le souvenir que m’a laissé la série tv 🙂
Mon souvenir de Lupin c’est un dessin animé! Mais c’est vague, alors moi, je me fais plaisir avec cette série de romans! Ce que tu peux faire, c’est mettre la tête de Georges Descrières quand tu lis les romans!
Tu avais Arsène Lupin au programme de collège ? la chance !!! moi il était juste dans les listes de lecture conseillées (mais non obligatoire) et j’en ai dévoré quelques-uns entre 14 et 18 ans (pas tous car je ne les avais pas).
Vous êtes plusieurs à souligner la modernité de Maurice Leblanc, pour moi ce la tient essentiellement à sa formation de journaliste. Puis 100 ans ce n’est pas si loin… (bien sûr si on prend Proust la réaction peut être différente).
Et j’ai oublié le rôle de l’Histoire dans ma chronique.
Merci à toi pour ce partage 🙂
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