Une page d’amour (1878) d’Émile Zola, #8 de la Saga des Rougon-Macquart…
Le résumé de l’éditeur: Ce huitième roman de la série des Rougon-Macquart, paru entre deux des œuvres les plus fortes de Zola, L’Assommoir et Nana, est d’un registre fort différent.
La passion soudaine qui jette aux bras l’un de l’autre la belle et sage Hélène et le docteur Deberle fait l’objet d’une analyse psychologique nuancée et minutieuse.
Entracte dans une vie monotone et réglée, cette Page d’amour sera bientôt tournée et l’héroïne retrouvera à la fois son équilibre et sa solitude. Mais l’aventure aura fait une victime, la petite Jeanne, condamnée par l’égoïsme et le délire passionnel des grandes personnes. Ainsi, cette œuvre apparemment sans éclat se révèle subtilement imprégnée de désenchantement et d’amertume.
Quel titre quand même. Après L’Assommoir (dont le titre est si révélateur), Une page d’amour tombe très bien. Un peu de douceur est bienvenu. Émile Zola, pensais-je, nous proposent sorte de pause dans son incroyable série des Rougon-Macquart. C’est un peu ça mais ne vous y trompez pas, Émile Zola a du mal à ne pas aller dans le tragique.
Naïvement, je me disais que tout allait bien se terminer. Me voila éclairé sur mon ingénuité. Émile Zola explore la tendresse d’un amour contrarié. Contrarié par les mentalités, par les hasards de la vie, par la société. Mais Une page d’amour, c’est aussi l’amour filial que le drame en suspens, chape de plomb inéluctable au dessus du personnage principal de la mère, de la femme.
Encore une fois pour moi, Émile Zola réussit à me surprendre avec son univers tout à la fois le même et pourtant, très original. Une page d’amour est extrêmement structuré et c’est pour ça que, sans s’en rendre compte, on est pris dans un rythme dont l’intensité des chapitres et l’équilibre des parties nous portent, de sentiments en émotions. Et ça sonne juste, comme souvent.
Voila, j’ai fait un pas de plus dans cette incroyable saga. Je comprends seulement maintenant, avec Une page d’amour, que le talent d’Émile Zola est autant dans chaque roman, que dans un ensemble, si vaste, si complet, si méticuleux, qu’il n’y a pas, je crois, d’équivalent dans le monde. Tout simplement.
Attend d’être arrivé à La joie de vivre, je viens de lire 2 chroniques dessus et voilà, hâte de sombrer dans la dépression zolienne :p
Mais ce que je comprends aussi en lisant Zola et en lisant les chroniques sur cette saga, c’est l’intemporalité de son propos. Zola est un génie et ton dernier paragraphe, lui est un bel hommage.
Quelques titres avant La joie de vivre et notamment un Nana qui a l’air très fort. Mais désormais, je n’ai plus aucune appréhension de lire Zola tant je sais que je vais être emporter dans son monde.