Emmaüs d’Alessandro Baricco…
Le résumé de l’éditeur de poche, ici: Quatre garçons, une fille : d’un côté, le narrateur, le Saint, Luca et Bobby, et, de l’autre, Andre. Elle est riche, belle, et elle distribue généreusement ses faveurs. Ils ont dix-huit ans comme elle, sont avant tout catholiques, fervents voire intégristes. Musiciens, ils forment un groupe qui anime les services à l’église et passent une partie de leur temps libre à assister les personnes âgées de l’hospice.
Alors qu’elle incarne la luxure, Andre les fascine, ils en sont tous les quatre amoureux. La tentation est forte mais le prix à payer sera lui aussi considérable.
Alessandro Baricco nous offre son récit le plus personnel, à la fois peinture de l’Italie des années 1970, roman d’apprentissage et subtile réflexion sur le réel et l’idéal.
Alessandro Baricco est un auteur pour lequel j’aurais du mal à faire une mauvaise critique tant il est capable de tout raconter avec une élégance incomparable. Et avec Emmaüs, la magie de son style, je devrais plutôt dire la musique de son style, fonctionne parfaitement.
Situé dans une Italie qui fleure une certain forme de nostalgie, probablement l’Italie de son adolescence, Emmaüs est une histoire d’adolescents qui passent à l’âge adulte. Le genre du roman initiatique se concentre ici dans les périodes charnières de la vie.
Alessandro Baricco fait de ce petit roman (170 pages) une oeuvre dense dont la profondeur (la noirceur) est masqué par le style de l’auteur, un style léger, aérien, joyeux. Et en ce sens, il est toujours intéressant de lire du Baricco car il sait, l’air de rien, laisser peser l’ombre du destin, dans toute sa tragédie, sur les personnages.
En souplesse, il nous amène dans son Italie, une Italie trompeuse, faite de faux-semblant, d’apparences qui se fendillent.
J’ai moins été transporté que par Cette histoire-là (et je ne parle pas de Novecento: pianiste) mais l’histoire n’en est pas moins puissante, intense et très peu dans le pathos ou le romantisme exagéré.
Par certains côtés, Emmaüs m’a rappelé ma lecture d’Un été 42 d’Herman Raucher mais avec une finesse supplémentaire dans la structure du récit. Wikipédia dit « déconstruction narrative » et c’est une bonne définition pour caractériser son style. Mais ne vous fiez pas à ce terme aux aspects pompeux car une lecture d’Alessandro Baricco, c’est tout le contraire!
Livrepoche.fr, un livre, une poche…
Bon je sens bien en te lisant que je ne peux plus rester trop longtemps sans lire cet auteur. Comme je le disais déjà en com de Cette histoire-là, j’ai de quoi faire dans ma PAL.
Allez zou tu m’as bien motivée, je vais me lancer!
Salut C’era,
Je suis content de te voir écrire ça! Il y a de grandes chances que tu apprécies cet auteur! Je suis confiant!