L’Apiculteur de Maxence Fermine…
Que j’aime les auteurs qui s’affranchissent des codes pour ne dire que l’essentiel. Et l’essentiel étant la substance de toute chose, sa pureté, sa perfection, Maxence Fermine nous livre une oeuvre auréolée de miel. L’Apiculteur est un roman des sens, propre à chacun, nous invitant à chercher nos sensibilités personnelles et d’y trouver la passion, la quintessence.
Le résumé de l’éditeur de poche, ici : « Je recherche l’or du temps », écrivit le poète André Breton. Cette maxime aurait pu être celle d’Aurélien, héros de ce roman d’aventures initiatique. Depuis qu’une abeille a déposé sur sa ligne de vie une fine trace de pollen doré, ce jeune Provençal de la fin du xixe siècle ne rêve plus que de l’or – un or symbolique, poétique, qui représente bien plus que le métal précieux.
Son rêve le décidera à se détourner des champs de lavande familiaux pour installer des ruches et fabriquer le miel le plus suave. Puis, après l’anéantissement de son travail par un violent orage, à partir pour l’Abyssinie, où l’attend une femme à la peau d’or, qu’il a vue en rêve…
On croise Van Gogh et Rimbaud dans ces pages lumineuses, où le songe doré d’Aurélien lui vaudra de connaître bien des aléas, avant qu’il ne découvre l’or véritable de la vie.
L’Apiculteur est un roman initiatique qui résonne en chacun de nous. Il parle à l’adolescent avides de vies que nous étions (que nous sommes encore à travers la littérature) et nous raconte les ambitions d’Aurélien Rochefert, sa quête d’un or rêvé, ou d’un rêve d’or. On suit Aurélien dans son voyage au plus profond du monde, au plus profond de lui. Le voyage et les rencontres nous apprennent plus sur nous-même que ne le fait l’entourage ou l’éducation.
Il est nécessaire de s’affranchir de ce que nous tenons pour acquis afin de découvrir quel est l’or de notre vie. L’Apiculteur est une leçon de poésie littéraire qui subjugue de concision. Je ne vois pas qui d’autre aurait pu écrire cette histoire et d’en extraire le miel délicat aussi merveilleusement que l’a fait Maxence Fermine.
Avec plus de légèreté que Tango Massaï, L’Apiculteur, son troisième roman, nous propose un moment de lecture unique et d’une réelle beauté, un temps suspendu au bord de la falaise, écoutant « l’opéra des abeilles ».
Je ne retrouve cette musique des mots qu’avec Alessando Baricco et son roman Soie qui partage un même brio. Ces auteurs nous montrent qu’il n’est pas utile de s’encombrer de mots quand on a le talent de s’adresser au sens. je serai curieux de connaître d’autres auteurs du même acabit.
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J’aime, que dis-je, j’adore la plume de Maxence Fermine même si son dernier ZEN m’a un peu déçue ( il faut dire que passer derrière Neige et L’Apiculteur …).
Je le lirais « Zen » lorsqu’il sortira en livre de poche!
Mais en quoi est-il en deçà des autres?
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