Une vie de poupée, Mélancolie grise (2021) d’Erik Axl Sund alias Jerker Eriksson et Håkan Axlander Sundquist, traduit par Rémi Cassaigne…
Le résumé de l’éditeur: Tara est retrouvée sans vie au pied d’un immeuble. Quelque chose ne colle pas dans la thèse du suicide par défenestration. Et qui peut bien être la personne qui avait donné rendez-vous à la jeune fille la veille ?
Le détective Kevin Jonsson doit trouver celui qui, sous le surnom du Marionnettiste, utilise plusieurs identités pour se procurer des vidéos et photographies d’adolescentes. L’enquête mène Jonsson au cœur d’un réseau de prostitution et de pédopornographie, tout en le confrontant aux terribles secrets de son propre passé. Très vite, il est sur la trace de Nova et Mercy qui, après s’être enfuies d’un foyer pour jeunes filles où une autre adolescente est portée disparue, sont désormais recherchées et traquées. Peut-être l’ont-elles toujours été… Une chose est sûre : privées de leur innocence depuis bien longtemps, elles n’ont plus rien à perdre.
Quand on me dit qu’un roman est dur, cela titille ma curiosité. J’aime quand un auteur ne s’auto-censure pas de peur de déplaire à un lectorat peut-être trop sensible. Une vie de poupée parle de pédo-pornographie et de pédo-prostitution. Et le duo Erik Axl Sund (alias Jerker Eriksson et Håkan Axlander Sundquist) ne se prive pas de nous mettre le nez dans la merde du monde. Et ça pue. Ça tort le ventre et le malaise plane tout au long de la lecture d’Une vie de poupée.
Une des forces de ce roman, c’est la narration éclatée. Je conseille d’être concentré un minimum car les auteurs basculent d’une scène à l’autre, différents personnages, différentes époques, des pièces de puzzle disparates qui ne forme une image qu’à la fin.
Et tandis qu’on pense être dans un roman brut de décoffrage, vulgaire, racoleur, Erik Axl Sund y ajoute une portée sociale et romanesque très plaisante. On en apprend pas mal sur le laxisme judiciaire de la Suède. J’ai beaucoup aimé. Une vie de poupée est sous-titré Mélancolie grise et je vois dans leur bibliographie qu’Erik Axl Sund ont un autre roman sous-titré Mélancolie noire, sans lien apparent, mais forcement lié dans un certain sens.
c’est sympa quand un auteur sort des sentiers battu, j’aime, cela change. A voir
Je ne dirais pas spécialement qu’il sort des sentiers battus mais il va un peu plus loin dans la violence des scènes, une structure un peu plus riche.
Thème hardcore, il faut éviter les écueils qui rendraient la lecture trop difficile. Cela semble avoir bien fonctionné ici. En tout cas, la couverture me plaît, ainsi que ce que tu en dis. Contente de cette découverte par ici 🙂
(la justice laxiste…ainsi la Suède aussi en est frappée)
Les thématiques de polars tournent souvent autour des abus sur les enfants et quand c’est mieux fait que d’autres, il faut le signaler, d’autant qu’il s’inscrit dans une trilogie qui elle-même s’inscrit avec leur précédente trilogie. Suspense.