La mère noire (2021) de Jean-Bernard Pouy et Marc Villard…
Le résumé de l’éditeur: Pouy a imaginé l’histoire d’un père qui élève seul sa fille de 12 ans, petite soeur de la Zazie de Queneau. La mère « elle s ‘est barrée pour voir le monde avant de devenir une vieille chaussette ». C’est en tout cas ce que raconte Papinou à sa petite Clotilde, qui le raconte à ses copines de classe. Pendant leurs vacances en Bretagne, Cloclo et son père se trouvent embarqués dans une manifestation qui dégénère et la fillette est gravement blessée au visage par un tir de flashball…
Villard quant à lui, s’est attelé à l’histoire de la mère, Véro. Les raisons de son départ, sa vie loin de sa famille mais aussi loin des rives du Gange ou des plages du Golfe d’Arabie où sa fille la croit… Dans un style plus rigoureux et précis que celui de son comparse, qui s’amuse du flot incessant de pensées et de paroles de l’adolescente ou des questionnements sans réponse du père, Villard explore la psychologie d’une femme qui a tout quitté pour se trouver, pour ne pas se laisser dévorer par sa vie. Ensemble, ils racontent une histoire faites de mensonges.
Je connais Jean-Bernard Pouy pour cette seule lecture dont le titre en dit long, c’est Spinoza encule Hegel. Il me fallait explorer de nouveau cet auteur et c’est avec La mère noire, dernier titre, sortie en 2020, écrit à 2 mains par la paire qu’il forme avec Marc Villard que je le fais. C’est une des 1re fois que je lis un roman écrit par 2 auteurs.
Pour l’exercice de style Jean-Bernard Pouy et Marc Villard n’ont pas fait dans le compliqué. 2 auteurs, 2 parties, 2 histoires avec un lien ténu qui justifie à peine d’être réuni dans un seul roman. Avec des auteurs ayant autant de bouteille, je m’attendais à un peu plus de travail.
La partie de Jean-Bernard Pouy navigue entre la voix d’un père et celle de sa fille. L’exercice est intéressant et le roman vire vers le social, le militant. On apprécie la verve mature de cette gamine de 12 ans. Pour la partie de Marc Villard cela m’a d’abord fait penser à un polar des années 70 avec une forme de simplicité de l’intrigue mais cela dérive vers une forme plus contemporaine, plus polar du tout. La série noire de Gallimard est plutôt grise, voire blanche.
Je n’ai donc pas trouvé de pertinence à La Mère noire ni à la double plume de Jean-Bernard Pouy et Marc Villard mais si vous avez des arguments pour me faire changer d’avis, je serais curieux de les lire. À vos claviers.