Un carnet taché de vin de Charles Bukowski…
Le résumé de l’éditeur, Le Livre de Poche : «Plus mes phrases se rapprocheraient de la concision et du naturel, moins j’aurais de chances de me tromper et de tricher… Les mots étaient des balles, des rayons de soleil, ils n’avaient d’autre but que de contrarier le destin et mettre un terme à la damnation.»
Voici un livre inédit qui permet de retrouver la richesse et la variété de l’œuvre de Bukowski. Les deux histoires qui ouvrent le recueil témoignent de la double orientation stylistique du prosateur : la première trace le portrait imaginaire d’un jeune artiste épris d’idéal ; la deuxième donne dans la noirceur absolue. Bukowski confronte son personnage de prisonnier à une désespérante solitude spirituelle, comme s’il écrivait lui aussi du fond du souterrain.
Des nouvelles et des chroniques qui sont autant de coups de poing et de poésie. Bukowski est un vrai raffiné, un tribal civilisé. Le « vieux dégueulasse » est grand.
Anthony Palou, Le Figaro littéraire.
Recueil posthume de textes assemblés par David Stephen Calonne, Un carnet taché de vin retrace en près de 500 pages ce que peut être Charles Bukowski, de 1944 à 1991. Voila donc un large éventail de cet artiste de la littérature, un auteur atypique et inclassable.
J’ai déjà lu quelques oeuvres de Charles Bukowski, recueils ou romans (notamment Pulp, chroniqué sur le blog), et je me faisais une idée plutôt naïve de cet auteur, pensant que ce qui était écrit à la première personne était en quelque sorte une forme de vérité. Les textes de fiction se superposant avec le personnage public qu’il était.
Pourquoi le sceptique que je suis habituellement, s’est-il aveuglé de la sorte? Je pense que je me suis fait avoir car la comédie de l’auteur se superposait si bien avec celle de ses personnages qu’il ne pouvait être possible de croire autre chose sans aller fouiller plus loin dans l’ensemble des récits, préfaces, plaidoyers ou correspondances que l’auteur a tenu. D’autant que cet image d’alcoolique obsédé et totalement je m’en-foutiste n’était pas très valorisante.
Et si l’alcoolisme, la dépravation, une certaine fainéantise pouvait définir ses personnages « doubles » comme lui-même la réalité s’avère beaucoup plus complexe et bien mis en lumière par Un carnet taché de vin.
La finesse de Charles Bukowski en terme d’esthétisme semble être la matrice de son oeuvre, son oeuvre s’élargissant jusqu’à sa vie (ou ce qu’il souhaitait laisser penser). J’ai découvert un être amoureux total des belles choses et de sa liberté, adorant la musique classique, grand lecteur, féru de poésie et poète lui-même, en quête d’un idéal, en quête d’absolu. Charles Bukowski s’avère très complexe à saisir.
Précurseur de phénomène de mode, comme l’underground, la beat génération, le gonzo, le porno chic mais sans jamais se galvauder, Charles Bukowski n’a jamais laissé sa liberté trop longtemps victime de son confort, préférant fuir plutôt que de se faire avoir, happé par la société. Avait-il conscience que ce faisant, il créait sa propre légende ? Était-ce délibéré?
En cela, je reste pantois devant une telle grandeur d’âme, capable de sa propre déchéance pour ses convictions. L’artiste écrivain né là où l’artisan détruit le monde confortable qu’il a réussit à se créer par son art.
Un carnet taché de vin n’est pas qu’un recueil de nouvelles. Ce livre compile pas mal de textes protéiformes et j’ai désormais très envie de démêler la part de vrai et la part de romancer dans la vie de Charles Bukowski étant donné qu’il n’est pas QUE le « vieux dégueulasse » que je pensais.
Livrepoche.fr, un livre, une poche…
J’aimerais beaucoup le lire 🙂
Je conseillerai de lire au préalable 2-3 livres de Bukowski avant de lire celui-ci car il apporte un éclairage élargi sur l’auteur !
Un de mes écrivains préférés…
A lire pour le côté « vérité » : « Le capitaine est parti déjeuner et les marins se sont emparés du bateau »
Journal avant la fin…
À la lecture de ce recueil de textes, le côté « vérité » des écrits de Bukowski a été remis en question car il apparait toute la subtilité de cet auteur et son incroyable talent a mêler le vrai au faux et aussi la genèse de la création du personnage qu’il est devenu, personnage dans ses écrits ou dans les média! Très intéressant du coup!
As-tu lu Un carnet taché de vin, Zorglub?
J’ai tout lu de Bukowski ! (malheureusement :-()
ce que je voulais dire c’est qu’il est plus « vrai » dans « Le capitaine est parti déjeuner et les marins se sont emparés du bateau »… c’est tout.
Ok, je ne connaissais pas du tout ce titre, c’est pour ça! En quel sens il est plus vrai tu trouves?
« Alors que la Grande Faucheuse se prépare à l’entraîner de l’autre côté du miroir, Charles Bukowski entame, à la demande d’un ami, un journal intime, genre littéraire qu’il dit détester. Au vrai, il s’agit davantage d’une chronique, où l’humour ne le cède jamais à la causticité. En même temps qu’il juge ses contemporains, voire l’humanité, le vieil écrivain – il vient de passer le cap des 70 ans – ne s’épargne pas.
De la vie qui s’en va, il retient l’essentiel : son besoin d’écrire et de jouer. Les courses de chevaux, qui ne sont pas sans lui évoquer l’enfer, lui permettent, jour après jour, de renouveler son imaginaire. C’est là, et là seulement, qu’il découvre l’envers du décor. Quitte ensuite, dans ses nuits sans sommeil, à jongler avec les mots sur cet ordinateur auquel il ne cesse de rendre grâce. Non que la machine sache écrire mais, là qui la comprend, elle permet toutes les libertés.
Et en particulier celle d’apprivoiser la mort tout en se moquant d’elle. Car la mort, répétons-le, rôde… Dans le corps de Bukowski qui, sans sacrifier à la morosité, ne nous épargne aucun détail. Et sous les traits d’un producteur de télé qui voudrait tirer de l’existence du « vieux dégueulasse » un sitcom calamiteux, ou d’interviewers sans conscience qui boivent son vin comme son sang… »
Effectivement, c’est sa dernière oeuvre dans laquelle il a du y mettre beaucoup plus de sincérité! Tu me donnes envie de le lire!
Illustré par Robert Crumb svp !!!
mais ce n’est pas un livre à lire si on n’est pas féru de Bukowski… :-))
Je vais attendre d’avoir lu plus de titres de Bukowski alors car si j’aime le style de l’auteur je ne dirais pas que je suis féru! Pas encore mais ça évolue de titre en titre!