Tropique du Cancer de Henry Miller…
Le résumé de l’éditeur de poche, ici: «C’est maintenant l’automne de ma seconde année à Paris. On m’y a envoyé pour une raison dont je n’ai jamais pu sonder la profondeur.
Je n’ai pas d’argent, pas de ressources, pas d’espérances. Je suis le plus heureux des hommes au monde. Il y a un an, il y a six mois, je pensais que j’étais un artiste. Je n’y pense plus, je suis ! Tout ce qui était littérature s’est détaché de moi. Plus de livres à écrire, Dieu merci !
Et celui-ci, alors ? Ce n’est pas un livre. C’est un libelle, c’est de la diffamation, de la calomnie. Ce n’est pas un livre au sens ordinaire du mot. Non ! C’est une insulte démesurée, un crachat à la face de l’Art, un coup de pied dans le cul à Dieu, à l’Homme, au Destin, au Temps, à la Beauté, à l’Amour !… à ce que vous voudrez.»
Henry Miller.
Parmi les premiers récits d’Henry Miller, Tropique du Cancer (1934) s’avère difficile à classer. Devenu un des classiques de l’auteur, ce récit aux accents autobiographiques relate une période française, tout comme Jours tranquilles à Clichy (1956) mais dans un style partiellement identique.
Auteur pas si jeune que cela lorsqu’il écrit Tropique du Cancer, Henry Miller a les ambitions du jeune écrivain, ambitions littéraires tout autant que philosophiques qui jalonnent le récit. Car tout se mélange dans un désordre déconstruit, ou plutôt un désordre instinctif dont Henry Miller se réclame.
Tropique du Cancer est une oeuvre pleine de fraicheur, un souffle, un élan nous entraîne dans le Paris, dans la France de l’auteur, cet écrivain de premier jet, dans sa misère factuelle inversement proportionnelle à la richesse de son envie de vivre, de sa liberté.
Ce qu’il y a dans Tropique du Cancer qu’il n’y a pas dans Jours tranquilles à Clichy, ce sont ces longues tirades de digressions hallucinantes, partante dans toutes les directions, confèrent à la folie d’un esprit libre. De très longues digressions qu’il veut comme le triomphe de l’individu sur l’art. Et comme exemple, c’est Dostoïevski qu’il choisi. Le maître russe ne sera pas le seul exemple / modèle dont il parle dans ce récit.
L’exercice de style est intéressant, probablement pertinent recontextualisé à l’époque, mais ce sont les parties de Tropique du Cancer qui m’ont le moins plu. J’ai largement préféré celle où Henry Miller raconte par le menu les vicissitudes de sa vie française, débridée, sans filtre, sans correction, sans modification.
Tropique du Cancer a le mérite d’être intransigeant dans la volonté d’amener la vie dans l’art et c’est déjà bien.
Livrepoche.fr, un livre, une poche…
un jour peut-être je lirai MIller. Un jour où j’aurai l’envie de combler cette lacune-là. En attendant, j’en ai d’autres qui m’appellent :p
Mais au moins j’ai un aperçu à travers tes mots de ce qu’il écrit.
Il y a tellement d’auteurs à découvrir! Et il faut savoir attendre l’occasion qui se présente!