Mississippi Driver (2020) de Lee Durkee, traduit par Nicolas Richard…
Le résumé de l’éditeur: Ancien prof d’anglais qui a échoué à transmettre son amour de Shakespeare, Lou Bishoff est devenu chauffeur de taxi à Gentry, dans le Mississippi. C’est ainsi qu’il a dû se résoudre à gagner sa vie, en écoutant celle des passagers qui se succèdent dans sa vieille Lincoln. Retraités bringuebalés de motels en caravanes, junkies accros aux opioïdes, ex-taulards en goguette, racistes de tout poil… Tout vaut mieux que les bandes d’étudiants fêtards qui n’aiment rien tant que vomir sur sa banquette arrière.
Tenté par un résumé alléchant, par la perspective d’un roman de littérature étrangère fleurant avec le roman noir, c’est dans l’univers des chauffeurs de taxi de petite ville du centre du pays, entre banlieues désoeuvrées et campagnes isolées, qu’on découvre la journée particulière racontée par Lee Durkee dans Mississippi Driver.
Et l’auteur sait de quoi il parle puisqu’il il a été chauffeur de taxi et également professeur d’anglais. Ainsi, on sent le vrai, le vécu dans Mississippi Driver, à travers la galerie de personnages qui entre dans le taxi. Ce roman ressemble à une série de chroniques introduisant les clients, farfelues, déjantés, désargentés. Les adjectifs me manquent pour qualifier les utilisateurs. Mais selon moi, cela ne suffirait pas pour faire un roman, un bon roman.
Mais Lee Durkee a le bon sens de faire revenir des personnages, les faire graviter autour de ce chauffeur de taxi qui partage ses réflexions. Le style, parfois, fait sourire car le ton lucide du narrateur focalise sur les absurdités du monde, de son monde mais il y aussi, en filigranes, la tristesse de ce monde qui gravite à la marge de la lumière, à la marge des richesses, ceux qui se battent quotidiennement, pour vivre, ou survivre.
J’ai beaucoup aimé Mississippi Driver par l’éclairage que Lee Durkee apporte sur cette frange de population. C’est grossier avec finesse. C’est sensible aussi. Je vais suivre d’une oeil cet auteur mais à voir son passé, j’ai l’impression qu’il a tout mis dans Mississippi Driver. À voir.
Belle chronique. Tentante lecture d’un monde semble t’il vu par rebonds d’avis différents. Je vais me laisser tenter.
Il est vraiment intéressant comme roman. Mais j’ai pas vu beaucoup de monde qui l’a lu?
Je suis en terrain inconnu. Mais ça me paraît sympathique et fort intéressant
Je ne connaissais pas non plus et cela a été une bonne surprise.