Les jours étranges de Nostradamus de Jean-Philippe Depotte…
Le résumé de l’éditeur de poche, ici : Médecin protestant lyonnais, disciple de la médecine nouvelle d’Ambroise Paré, Philibert Sarrazin se rend à Paris pour participer à une dissection clandestine. Piégé, il se retrouve battu et enlevé par les hommes de main d’un mystérieux gentilhomme de la Cour. Ce proche du roi lui ordonne, parce qu’il est son beau-frère, d’aller espionner Michel de Nostredame, l’illustre Nostradamus. Emporté par un complot qui le dépasse, Philibert se lance sur les traces de l’astrologue, jusqu’à Salon, en Provence, terre de fantasmes et de sorcellerie, à travers la peste et la guerre civile. Là, il touchera du doigt le secret de Nostradamus, le secret de sa science et de ses mystérieux voyages, le secret de la mort de sa première épouse. Autant de révélations surprenantes. Dangereuses.
Deuxième roman de l’auteur, Les jours étranges de Nostradamus se lit comme un thriller et, au gré de son intrigue, éclaire d’une lumière inattendue les zones d’ombre de la vie du plus célèbre astrologue français. Il a reçu le prix Masterton 2012.
Ne connaissant pas Jean-Philippe Depotte, j’allais dans cette lecture sans à-priori. Un titre original et attractif. Un univers historique assez rare dans mes lectures pour ne pas me lasser. Avec ça, se sont ajoutés, au fil de la lecture, des éléments positifs comme le style agréable. Je devrais peut-être dire un non-style agréable, digeste, dilué. Digeste parce que dilué!
À n’en pas douter on passe un bon moment de lecture. L’immersion est totale si on se laisse bercer par l’histoire mais…
Avec Les jours étranges de Nostradamus, il y a une double méprise. Le choix de le classer en Folio Sf et celui de parler de thriller en 4e de couverture. Ce n’est pas parce qu’il y a un semblant d’intrigue qu’il faut systématiquement parler de thriller. Le mot est vraiment trop à la mode.
Si ça fait vendre, ça ajoute de la déception aux attentes du lecteur. Je commence ce roman en me disant que je vais avoir un thriller SF et ce n’est pas le cas. C’est plus un roman historique avec quelques teintes. Historique, je suis d’accord, c’est moins vendeur.
La construction de Les jours étranges de Nostradamus est très linéaire. On est le personnage principal, Philibert Sarrazin, ses pensées, ses rencontres, ses espoirs, ses désirs, ses actions… Comme dit plus haut le roman est très digeste, très dilué mais pas lassant comme je peux le laisser entendre. Là où je reste sur ma faim, c’est sur l’architecture de l’intrigue du roman. Pour moi, il manque d’unité ou d’équilibre. L’auteur, Jean-Philippe Depotte semble placer tous les éléments de son récit sur le même pied d’égalité.
On ne peut pas trop en dire de plus précis afin de ne pas dévoiler des éléments de l’intrigue, mon propos est donc évasif. Le déroulé de l’histoire et son final laisse un goût d’inachevé. On est dans l’attente pendant 640 pages et les 10 dernières ne nous révèlent rien ou si peu. De facto, certain type de lecteurs peuvent être déçu comme moi. Pas déçu que ce soit mauvais, ce n’est pas le cas, mais déçu que ce ne soit pas grandiose, renversant, époustouflant, parfait ou simplement bien pensé.
En refermant Les jours étranges de Nostradamus, j’ai eu le même sentiment qu’avec mon livre précédent, Fonds perdus de Thomas Pynchon (qui a plus de caractère et de style).
Livrepoche.fr, un livre, une poche…