My Absolute Darling de Gabriel Tallent

My Absolute Darling (2017) de Gabriel Tallent, traduit par Laura Derajinski, Prix America du meilleur roman étranger 2018, Prix de l’Héroïne de Madame Figaro 2018 Prix Marianne d’Un aller-retour dans le Noir 2018, Prix Lucioles des lecteurs 2018, Prix Libr’à nous 2019, Prix Mystère de la critique 2019…

Le résumé de l’éditeur: À quatorze ans, Turtle Alveston arpente les bois de la côte nord de la Californie avec un fusil et un pistolet pour seuls compagnons. Elle trouve refuge sur les plages et les îlots rocheux qu’elle parcourt sur des kilomètres. Mais si le monde extérieur s’ouvre à elle dans toute son immensité, son univers familial est étroit et menaçant : Turtle a grandi seule, sous la coupe d’un père charismatique et abusif. Sa vie sociale est confinée au collège, et elle repousse quiconque essaye de percer sa carapace. Jusqu’au jour où elle rencontre Jacob, un lycéen blagueur qu’elle intrigue et fascine à la fois. Poussée par cette amitié naissante, Turtle décide alors d’échapper à son père et plonge dans une aventure sans retour où elle mettra en jeu sa liberté et sa survie.

Voila! En lisant My Absolute Darling maintenant, j’ai l’impression d’arriver après la guerre du succès. Et ce roman de Gabriel Tallent, à la réputation de dureté (méritée), a les ingrédients pour une lecture puissante.

Gabriel Tallent nous plonge dans l’univers de sa protagoniste, un univers âpre, psychologiquement violent, intense, nature. Avec un père déviant, l’héroïne va nous accompagner dans son monde entre amour et haine, en marge de la société. My Absolute Darling a de grandes qualités et ce que je retiens, c’est la multiplicité des thématiques qui enrichissent énormément le fond du roman. La société d’abord, par l’attitude survivaliste du père qui forme sa fille à la survie. Mais peut-être, est-ce la métaphore du monde intérieur qui s’effondre. Il y a aussi les armes, omniprésentes avec leur violence intrinsèque. Il y a l’amour filial et ses déviances, ses excès. L’adolescence aussi est traité. Gabriel Tallent a trouvé l’équilibre entre une certaine subtilité dans son approche des choses et une insistance frontale sur d’autres.

Gabriel Tallent, malgré un roman brut, trash, violent aborde avec finesses, retenue quelques notions sur lesquelles il aurait eu tord d’appuyer. Je pense à ce père, figure haïssable au possible mais dont les fêlures me l’ont rendu plus intéressant, plus profond, plus riche. Et sans forcer le trait, l’auteur est parvenu à nuancer les actions frontales et détestables.

Stylistiquement, My Absolute Darling explore la richesse de la nature. Ce n’est pas descriptif. Ni angélique. Ces parties éclairent sur le personnages principal et son décalage vis à vis du monde. Il y a aussi la même précision avec les armes à feu.

Puis, lorsque les dialogues s’installent, la langue devient hachée, répétitives, très émotionnelles. On est à fleur de peau avec les personnages.

Il y a 2 choses qui m’ont gêné dans ce roman. Le premier est un évènement qui survient, assez inexplicable, qui ajoute du malheur au malheur. je ne comprends pas les raisons de ce choix très maladroit à mon avis. La 2e, c’est le final. Pas de spoil mais je m’attendais, j’espérais que My Absolute Darling fasse un pied de nez aux codes mis en place tout au long du roman. Pour le coup, Gabriel Tallent ne s’affranchit pas de sa nationalité, de sa culture et reste un peu trop des les rails qu’il a construit.

En tous cas, je suis bien content de m’être lancé dans  la lecture de My Absolute Darling car c’est un roman fort, sans concession, qui, s’il ne plaira pas à certains lecteurs, ne laissera pas indifférent.




Livrepoche.fr Un livre dans une poche. CQFD
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