Voyage, voyages (2005) de Laurent Graff…
Le résumé de l’éditeur: Patrick pense partir. « Partir ! » pense Patrick. Il ne pense même qu’à ça, dépense surtout pour ça, cogite, médite. Mais y aura-t-il une suite ? Patrick en tremble, tout au bout du plongeoir, piétine dans l’entrée, n’ose pas sauter dans l’inconnu, se risquer enfin. Il a pourtant tout pour, Patrick : une valise bien neuve, des tongs, un couteau de survie façon Rambo et une maîtresse thaïlandaise aux poils rasés. Croupier dans un casino avec vue sur la Manche ; otage d’un microstudio où il millimètre avec délice ses déplacements ; familier d’un voisin, Pascal, qui a hérité de la vie comme d’un grand piano sans cordes, il s’affaire surtout à scruter les dames, à cartographier avec des luxes de sonde cosmique leur entrejambe. Mais tout cela nous fait-il un ailleurs ?
Peu après la lecture mitigée de Monsieur Minus, je voulais lire rapidement un autre roman de Laurent Graff pour me faire une idée plus précise sur l’univers de cet auteur. Petit roman, je me lance facilement (plus facilement que sur un pavé) dans Voyage, voyages.
Pour autant, est-ce que ce roman parle de voyages? Pas autant que ça, il s’agit plutôt de changement de vie. Laurent Graff dresse le portrait d’un homme, seul, assez contemplatif, qui prépare son grand départ. Avec minutie et organisation. Avec précaution. Mais comme il ne sait pas où partir, il patiente. Et le temps passe.
Laurent Graff est assez explicite quand aux scènes sexuelles (ce n’était pas le cas de Monsieur Minus). Ça ne me gêne pas. J’aime plutôt que les auteurs que je lis fassent sauter les filtres et l’auto-censure.
Voyage, voyages est donc un petit roman. S’il n’y a pas de grâce, d’évidence, d’originalité dans ce genre de texte, cela me fait un effet « mouais », pas intense. C’est le cas pour ce roman de Laurent Graff. D’autant qu’il rajoute des éléments dont je ne comprends ni l’utilité ni la finalité. Ça brouille un peu la perception globale.