Lykaia de DOA

Lykaia (2018) de DOA…

Le résumé de l’éditeur: Berlin Ouest. Le BUNK’R est un club discret et sélectif où se pratiquent des séances de sadomasochisme chics et sophistiquées. Un client s’apprête à être livré aux mains expertes du narrateur, un ancien chirurgien de haut vol, qui s’est reconverti dans la pratique du bondage high-tech, après un grave accident qui le laissa défiguré. Telle est la laideur de son visage qu’il doit porter un masque en latex : parfois il aime se recouvrir la tête d’un postiche de Loup, dont il ne se sépare jamais vraiment.
D’un bout à l’autre de l’Europe, dans des lieux secrets, filmées par des caméras Web, ces séances obscènes se multiplient : chacun est le spectateur de la déchéance de ses partenaires, plonge dans les méandres de pratiques sexuelles inavouables qui n’ont de cesse de pousser les limites toujours plus loin, jusqu’à la mutilation du corps et la mort.

Je me suis tourné vers Lykaia après avoir lu le nouveau roman de DOA, Rétiaire(s). Grand inconditionnel de cet auteur, je ne sais pas pourquoi je ne me suis pas intéressé à ce titre dès 2018 lors de sa sortie. Après coup, je comprends un peu plus pourquoi il est resté confidentiel dans les média. Déjà, il correspond moins à ce qu’a fait DOA jusque là et il y a aussi le sujet, très noir et pas assez mainstream.

On retrouve cependant un souci dans la précision des univers qu’il décrit, pas seulement le décorum mais aussi les actes des personnes et leur psychologie.

Lykaia est noir, très noir. La couverture ne trompe pas. On voit pas souvent le soleil dans Lykaia. Ce roman est dérangeant. La plongée dans l’univers BDSM pseudo artistique de l’underground européen et des psychologies déviantes qui y participent est saisissante de réalisme.

Lykaia est violent. De cette violence brute, celle de la chirurgie interdite, celle des êtres qui cherchent la souffrance, la soumission ou la domination, l’humiliation ou son inverse.

Lykaia est brut. Dans un style ciselé, amputé d’une grammaire des belles tournures, DOA va aux nerfs, aux tendons des phrases pour en sortir la moelle, le sang.

Lykaia est dérangeant. Ce roman nous met le nez dans la merde de cerveaux en manque de sensations fortes. L’ennui d’un monde aseptisé et uniformisé en cause informelle d’une plongée dans le plus grand des malaises.

Émotions garanties pour la lecture de Lykaia.




Livrepoche.fr Un livre dans une poche. CQFD

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