La Conquête de Plassans (1874) d’Émile Zola…
Le résumé de l’éditeur de poche, ici: «Il détachait son cheval, dont il avait noué les guides à une persienne, lorsque l’abbé Faujas, qui rentrait, passa au milieu du groupe, avec un léger salut. On eût dit une ombre noire filant sans bruit. Félicité se tourna lentement, le poursuivit du regard jusque dans l’escalier, n’ayant pas eu le temps de le dévisager. Macquart, muet de surprise, hochait la tête, murmurant :
– Comment, mon garçon, tu loges des curés chez toi, maintenant ? Et il a un oeil singulier, cet homme. Prends garde : les soutanes, ça porte malheur ! »
La conquête de Plassans qui donne son titre au quatrième roman des Rougon-Macquart est l’ambition que précisément s’est fixée Faujas, prêtre bonapartiste ambitieux et sans scrupules, de s’assujettir la ville légitimiste, première étape de l’ascension à laquelle il aspire. Par son pouvoir croissant sur les esprits et sur les âmes, il met en oeuvre une stratégie satanique couronnée de succès – avant la catastrophe.
Voila un tome de la Saga des Rougon-Macquart qui est pas sexy du tout. Si on dit que La Conquête de Plassans traite de religion et de politique, intimement lié, ça pourrait rebuter d’ouvrir ce livre. Et pourtant, toutes proportions gardées avec des romans plus faciles, Émile Zola dresse une oeuvre d’un romanesque exemplaire.
La Conquête de Plassans, c’est aussi une belle galerie de personnages et je trouve qu’il y a plus de subtilités qu’il n’y paraît. Pas facile à les définir. Indéniablement, c’est une richesse qu’Émile Zola apporte à cette histoire. Je suis bien en peine de vous dire qui sont les gentils et qui sont les méchants! D’autant que chacun suit une évolution qui lui est propre et m’a fait changer d’avis au gré des pages.
Émile Zola s’est peu servi de descriptions dans ce tome là, beaucoup moins que dans Le Ventre de Paris par exemple mais tous les personnages secondaires qui gravitent autour des personnages principaux comblent cet univers d’intrigues et de manipulations. Peut-être y a-t-il trop de caractères car j’ai un peu perdu le fil de la position de chacun.
Ce qui m’a marqué et intéressé plus que le reste, c’est l’évolution du caractère de Marthe en fil conducteur de La Conquête de Plassans qui m’a tenu en haleine et avant que cela ne s’essouffle, la fin, incroyable, grandiose, monumentale, lyrique est arrivée en me laissant cette sensation de satisfaction d’un roman conclue comme il se devait.
Beau travail d’Émile Zola!
La saga Rougon-Macquart
#1 La Fortune des Rougon
#2 La Curée
#3 Le Ventre de Paris
#4 La Conquête de Plassans
#5 La Faute de l’abbé Mouret
#6 Son Excellence Eugène Rougon
#7 L’assommoir
#8 Une page d’amour
#9 Nana
#10 Pot-bouille
#11 Au bonheur des dames
#12 La joie de vivre
#13 Germinal
#14 L’oeuvre
#15 La terre
#16 Le Rêve
#17 La bête humaine
#18 L’Argent
#19 La Débâcle
#20 Le docteur Pascal
Livrepoche.fr, un livre, une poche…
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ah bien si la conclusion est en accord avec tes attentes. Moi toujours pas lu le ventre de paris. Beaucoup de LC pour un autre challenge. Mais la ça se calme, vais pouvoir m’y remettre
J’avais beaucoup aimé Le Ventre de Paris aussi! Je me lance pas facilement dans Zola alors que j’aime beaucoup! Je crois que c’est une sorte de fainéantise car je me dis que c’est « un peu » plus dur à lire que d’autres romans! Je sais pas si si c’est pour la même raison que tu le fait attendre!
Bel avis Nicolas!
Le 1er est pour bientôt. Je vais essayer de profiter de l’absence de partenariat et des semaines « d’isolement » ici pour m’y atteler
Je te conseille de t’accrocher car ce premier tome est particulier, pas le plus facile! Mais ça vaut le coup ne serais-ce que pour les 3 qui suivent!
C’est noté!
J’ai fini de lire ce tome la semaine dernière.. et j’ai bq aimé! mais je n’étais pas décidée à écrire quelque chose..
Comme tu dis, il ne s’étale pas trop sur les descriptions de ce volume.
J’ai trouvé l’évolution du récit très insidieuse…diabolique! Je me suis sentie oppressée, au fur et à mesure que je comprenais la direction prise par cette situation, qui s’est installée petit à petit mais surement..
Dans les romans de Zola, on a beaucoup de mal à distinguer des gentils et des méchants.. en fait ils sont presque tous détestables mdrrrrr
Chez Zola, il y a les méchants, et les très méchants. Parfois, certains sortent du lot mais il faut pas s’attendre à ce qui leur arrivet que du bien.
oui.. en fait, les pas spécialement méchants sont de tt façon agaçants 😀
Et ça va pas s’arranger avec les autres.
J’ai pris du retard sur les RM, coincé au début du 2. J’y reviendrai. Pour l’instant il me faut des lectures faciles, concentration en panne. Vous parlez des méchants et des gentils chez Zola: oui, je vois des naïfs malmenés par des opportunistes sans vergogne, presque pas de personnages en demi-teintes, des gens en attente de résignation ou d’un élan vers l’oubli de ce qu’ils étaient,
Les R-M sont sortis il y a 150 ans, Alvin. Peut-on parler de retard dans ses proportions?
Je dirais pas des personnages en demi-teintes car je trouve que le trait est un peu plus accentué que le réel.
mdrr, oui, pas de retard dans ce cas là..
qd on était ados, je me souviens que ma soeur avait lu tt la série pd les deux mois de vacances scolaires de l’été..
moi je pourrai pas faire un truc pareil..sans risquer l’overdose sévère 😀
Je peux pas croire ça. Une jeune fille ne profitant pas de son été pour lire les Rougon-Macquart. Ta soeur est une extra terrestre.
autre lieu, autre temps…