Pot-bouille (1882) d’Émile Zola, #10 de la Saga des Rougon-Macquart…
Le résumé de l’éditeur: Octave Mouret, le futur patron qui révolutionnera le commerce en créant « Au Bonheur des Dames », arrive de province, et loue une chambre dans un immeuble de la rue de Choiseul. Beau et enjoué, il séduit une femme par étage, découvrant ainsi les secrets de chaque famille. Ce dixième volume des Rougon-Macquart, qui évoque la vie sous le Second Empire, montre ici la bourgeoisie côté rue et côté cour, avec ses soucis de filles à marier, de rang à tenir ou à gagner, coûte que coûte.
Dixième tome de la saga des Rougon-Macquart, Pot-bouille ne fait pas partie des titres majeurs de la série. Pour autant, ce roman ne manque pas d’intérêt notamment parce qu’Émile Zola nous invite au sein d’un immeuble comme il en existe plus. En effet, les traces sociales y sont clairement identifiées. Plus on monte, plus le rang social diminue. Sans parler de l’escalier de service qui masquent les mouvements des domestiques qui descendent travailler aux étages inférieurs. Deux mondes cohabitent sans se mélanger. L’attitude des bourgeois est glaçante quand on songe à comment ils considèrent (ou ne considèrent pas) leur employés, jusqu’à ne même pas songer qu’ils savent tout d’eux.
Émile Zola nous introduit dans les lieux avec Octave Mouret mais la force de Pot-bouille, c’est la galerie de personnages mis en scène dans plusieurs moments forts. On y voit les vices, les obsessions, les turpitudes de chacun et je suis toujours surpris par la noirceur que développe Émile Zola en nous présentant ses contemporains. C’est drôle et triste à la fois. En tous cas, c’est puissant.
On peut regretter une absence d’intrigue générale. Émile Zola raconte quelques scènes fortes, symboliques, majeures et on ne se lasse pas de ces tableaux de faux-semblant, de manipulations et de fausseté. On perd un peu en intensité sur l’ensemble du roman. Cela fait les montagnes russes émotionnelles.
J’ai beaucoup aimé Pot-bouille et j’ai hâte de savoir comment va évoluer Octave Mouret dans Au bonheur des dames.
La saga Rougon-Macquart
#1 La Fortune des Rougon
#2 La Curée
#3 Le Ventre de Paris
#4 La Conquête de Plassans
#5 La Faute de l’abbé Mouret
#6 Son Excellence Eugène Rougon
#7 L’assommoir
#8 Une page d’amour
#9 Nana
#10 Pot-bouille
#11 Au bonheur des dames
#12 La joie de vivre
#13 Germinal
#14 L’oeuvre
#15 La terre
#16 Le Rêve
#17 La bête humaine
#18 L’Argent
#19 La Débâcle
#20 Le docteur Pascal
Livrepoche.fr, un livre, une poche…
Les portraits sont en effet savoureux mais ce n’est clairement pas le plus intéressant à lire de la saga. Mypianocanta a comparé Octave au personnage de Bel-Ami et j’ai trouvé cela très juste. En tout cas la plume de Zola est toujours aussi savoureuse !
Si j’ai lu Bel-ami, je ne m’en souviens pas. On est d’accord, d’autres romans sont beaucoup plus fort mais celui-ci ne manque pas d’intérêt dans son genre.
certaine scènes m’ont un peu fait penser à une pièce de théâtre de boulevard, tant certains moments sont unique. Je suis surprise à chaque fois quand Zola arrive à écrire un livre aussi fort sans réel « heros » comme il l’a déjà fait dans le ventre de paris par exemple .
Oui, il est très fort ce Zola. Et moi aussi je trouve ce roman très théâtral. Il mériterait d’être un peu plus connu.
je ne me souviens plus de qui est Octave..
voila un lien qui me semble assez complet. Lien
Drôle et triste à la fois : j’aime beaucoup ce résumé.
C’est vrai que ce tome manque d’intrigue et je suis curieuse de savoir ce que tu penseras de celle du suivant.
Merci My, Le suivant est le seul que j’ai déjà lu mais il y a très longtemps. J’avais plutôt bien aimé même s’il m’en reste pas grand chose. J’i vu qu’il y avait une LC qui se prépare, je crois que je vais m’y inscrire.
Je pensais que 2020 me permettrait d’avancer dans les Zola et bien Epic fail. Globalement une année en deçà sur le plan temps de lecture.
On verra si 2021 se présente mieux.
Mais au moins ton année est riche en ballade et en superbes photos… Et pour Zola, tu as encore du temps. 😉