Nana d’Émile Zola

Nana (1880) d’Émile Zola, #9 de la Saga des Rougon-Macquart…

Le résumé de l’éditeur: Dans les dernières années du Second Empire, quand Nana joue le rôle de Vénus au Théâtre des Variétés, son succès tient moins à son médiocre talent d’actrice qu’à la séduction de son corps nu, voilé d’une simple gaze. Elle aimante sur scène tous les regards comme elle attire chez elle tous les hommes : tentatrice solaire qui use de ses charmes pour mener une vie de luxure et de luxe, de paresse et de dépense.
Grâce à elle, c’est tout un monde que le romancier parvient à évoquer, toute une époque et tout un style de vie.

Avec Nana, 9e tome de la saga des Rougon-Macquart, Émile Zola nous entraine dans un univers où la légèreté et les paillettes du théâtre côtoient la noirceur et la violence psychologique qui entoure les demi-mondaines, cocottes, femmes entretenues, prostitués, catins (choisissez votre terme favoris). J’ai eu certaines difficultés à saisir le caractère, l’âme de Nana car je n’arrivais pas à comprendre ses motivations. La réponse est que peut-être, la jeunesse de l’héroïne est une raison à son inconstance. Puis, dans un pénultième chapitre presque biblique, Émile Zola nous entraine dans un maelström insensé qui en dit suffisamment et donne à Nana un figure prophétique, un ange de l’apocalypse.

Dès le début, Émile Zola nous entraîne dans un tourbillon où une multitude de personnages participent à la danse que mène une lumineuse, une éclatante Nana. sa beauté est déjà quelque chose de surnaturel tant elle vampirise les attentions, les désirs, les obsessions. Elle entraine tout ce monde dans un tourbillon sensuel et sexuel. Il est difficile de suivre la place de chacun dans cette société, sa place dans l’échelle des pouvoirs, la hiérarchie. L’effet de foule, de groupe met le lecteur au coeur de cette décadence sans limite. 

Nana est une succession de tableau bien défini dans lesquels Nana prend place et on découvre une société sans complexe, débridée, où l’argent, et à travers lui les demi-mondaines), font les renommées et les détruisent. J’ai adoré suivre Nana même si parfois, je lui en voulais, sans comprendre son attitude. #Fontan. Sa liberté, qui se manifeste par coucher avec qui elle le souhaite et être ignoble, parfois, avec qui la soutient, finance son train de vie m’a paru peu stratégique pour pérenniser et sécuriser son avenir. Naïf que je suis car le propos d’Émile Zola est tout autre.

Nana, fille de Gervaise (L’Assommoir), est une étoile filante, qui s’en approche se brûle. Elle n’est pas rationnelle et Émile Zola parvient superbement à montrer à quel point la société qui l’entoure n’est pas plus rationnelle qu’elle.

Une nouvelle fois, Émile Zola nous donne un roman puissant, une nature bien vivante de meurs qui, s’ils n’ont pas disparu, sont plus discrets. Mais je ne suis pas du sérail parisien.

En définitive, , il y a une question de fond, une question sociale, philosophique peut-être qui demeure. Dans ce jeu de luxure, qui possède qui? La cocotte qui se fait entretenir, subit les désirs concupiscents de ses protecteurs mais reste une femme plus libre que beaucoup d’autres. Ou le puissant, le riche qui affiche sa grandeur avec la « possession » de la prostitué, qui se paye son vice.

Je n’ai pas trouvé la réponse. Vous en avez?


La saga Rougon-Macquart

#1 La Fortune des Rougon

#2 La Curée

#3 Le Ventre de Paris

#4 La Conquête de Plassans

#5 La Faute de l’abbé Mouret

#6 Son Excellence Eugène Rougon

#7 L’assommoir

#8 Une page d’amour

#9 Nana

#10 Pot-bouille

#11 Au bonheur des dames

#12 La joie de vivre

#13 Germinal

#14 L’oeuvre

#15 La terre

#16 Le Rêve

#17 La bête humaine

#18 L’Argent

#19 La Débâcle

#20 Le docteur Pascal


Livrepoche.fr, un livre, une poche…

6 comments to “Nana d’Émile Zola”
    • Il est très bon, très puissant. Il y a une Lecture Commune ce moi-ci sur Livraddict., C’est peut-être pour ça que tu l’as un peu plus vu en lecture. Puis, c’est un des classiques de la série.

  1. je l’avais lu il y’a des années, quand j’étais ado en même temps qu’au bonheur des dames et j’avais bien aimé ses deux histoires totalement différentes l’une de l’autre

    • Je me rappelle vaguement Le bonheur des dames et effectivement, il doit y avoir un grand écart entre les 2.

  2. J’aime beaucoup ta chronique de ce roman et tes mots pour en parler.
    Il ne me reste rien de cette lecture scolaire… la sensation si d’avoir aimé, ça c’est resté.
    Bref je dois me décider à avancer dans cette saga.

    • Merci Marie.
      C’est pareil que pour Leblanc, tu as le temps, si tu le sens pas, ne force pas, tu seras déçu. Mais garde Zola dans un coin de la tête, car cette série est un monument de la littérature mondiale.

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