Les Seigneurs de Bohen (2017) d’Estelle Faye…
Le résumé de l’éditeur de poche, Folio: «Je vais vous raconter comment l’Empire est mort.
L’Empire de Bohen, le plus puissant jamais connu, qui tirait sa richesse du lirium que les nomades de ma steppe appellent le sang blanc du monde. Un empire fort de dix siècles d’existence, qui dans son aveuglement se croyait éternel.
J’évoquerai pour vous les héros qui provoquèrent sa chute. Vous ne trouverez parmi eux ni grands seigneurs, ni splendides princesses, ni nobles chevaliers… Non, je vais vous narrer les hauts faits de Sainte-Étoile, l’escrimeur errant au passé trouble, persuadé de porter un monstre dans son crâne. De Maëve la morguenne, la sorcière des ports des Havres, qui voulait libérer les océans. De Wens, le clerc de notaire, condamné à l’enfer des mines et qui dans les ténèbres découvrit une nouvelle voie…
Et le vent emportera mes mots sur la steppe. Le vent, au-delà, les murmurera dans Bohen. Avec un peu de chance, le monde se souviendra.»
Étant donné que je ne suis pas un spécialiste de fantasy, je ne connaissais pas Estelle Faye. Voila qui est désormais corrigé après la lecture de Les Seigneurs de Bohen. Et une chose m’a sauté aux yeux, en lisant, c’est que l’autrice est une femme. Et l’histoire s’en ressent.
Au début, j’avoue avoir quelques craintes de resucée. Des bateaux noirs menaçant au large, un pouvoir qui les maintient à distance. Une voie dans la tête. Suivez mon regard. Je voyais trop bien les ressemblances avec L’Assassin Royal.
Mais ça a vite changé.
C’est d’abord l’univers, suffisamment riche et suffisamment original qui m’a fait changer d’idée et surtout les personnages. La présence d’homosexualité apporte un regard nouveau. Et c’est pas si souvent.
Loin d’être militante ou revendicatrice, Estelle Faye pose les situations en toute normalité ou presque. Je regrette pour partie une forme de romantisme de jouvencelle pour une des personnages qui multiplie les coups de foudre, ou les coups de coeur, sincère et entier. D’ailleurs, Les Seigneurs de Bohen explore différents degrés de l’amour. Symptomatique de l’époque, peut-être?
Pour le reste, c’est du tout bon, pertinent, entrainant et complexe par la multiplicité des points de vue. Ce roman se dévore. La richesse de l’univers se déploie, se révèle peu à peu. L’articulation des intrigues est bien menée et ne puise pas dans un artifice de tension croissante pour une fluidité bienvenue. J’ai donc bien aimé Les Seigneurs de Bohen et je me demande ce que la suite réserve.
C’est une autrice que j’ai eu le plaisir d’apprécier dans d’autres lectures. Une trilogie notamment et un one shot. Ce qui est sûr c’est qu’elle bosse pour poser des univers solides et ses histoires sont prenantes.
Je finirai par lire celui-ci aussi. Merci de ton retour 🙂
J’avais jamais entendu son nom avant de la découvrir via un SP. Nul doute que je relirais un roman signé de son nom, probablement la suite de ce roman.
Je découvre ton avis sur cet univers que j’ai vraiment bien aimé. L’amour y est prépondérant, c’est vrai, mais j’avais aussi beaucoup aimé le soulèvement progressif de la révolution.
De base c’était conçu comme un one shot donc la suite n’est pas indispensable mais elle reste sympathique à lire (et y’a moins d’amour de mémoire 😉 ).
Sur tes conseils, je ne vais pas forcer la lecture de la suite même si j’ai bien aimé ce premier tome. Faudrait peut-être que je cherche un Faye dans un autre univers?