
La fracture (2017) de Nina Allan, traduit par Bernard Sigaud, Prix British Science Fiction du meilleur roman 2017…
Le résumé de l’éditeur: Le jour où Julie réapparaît, 20 ans après sa mystérieuse disparition, l’histoire qu’elle raconte semble impossible…
 Le 16 juillet 1994 dans la région de Manchester, Julie Rouane, dix-sept ans, prétexte un rendez-vous avec une copine pour s’absenter du domicile familial… et disparaît pendant plus de vingt ans.
Longtemps après l’abandon de l’enquête par la police, son père, Raymond Rouane, continue à explorer seul toutes les pistes possibles. En vain. La mère de Julie et sa soeur cadette, Selena, tentent elles aussi de faire front, chacune à sa manière.
Puis un soir, 20 ans après, une femme qui prétend être Julie contacte Selena. Alors qu’on avait soupçonné que l’adolescente ait pu être enlevée et assassinée – un homme de la région ayant avoué plusieurs meurtres de femmes -, l’histoire que Julie raconte à sa sÅ“ur est tout à fait différente, extravagante, impossible…
Ce roman, d’abord, puis cette autrice, ensuite me font de l’oeil depuis quelques années déjà . La fracture de Nina Allan semble un roman de littérature étrangère classique mais les divers Prix que reçoit l’autrice sont souvent des Prix de Science-fiction. Cela interroge.
En lisant La fracture, on comprend pourquoi. C’est d’abord comme un roman social qui bascule dans le fait divers que le lecteur aborde l’histoire mais rapidement, et je ne peux rien dire sans divulgâcher, cela bascule dans une zone floue ou la narration ne donne aucun élément tangible pour se positionner. Est-ce du factuel ou de l’onirique ? La question se pose et les genres se brouillent. Et moi aussi.
Happé par l’histoire, je suis resté très concentré pour atteindre la fin et l’éclaircissement d’une intrigue audacieuse et diablement originale. En tournant la dernière page, j’ai raté un truc car je reste avec mon interrogation, pas sûr d’avoir saisi un twist, un élément primordial d’explication qui donne tout son sens à ce que je viens de lire.
La fracture reste pour moi une question ouverte dont j’appelle ardemment les réponses. Si de bonnes âmes ont le plaisir d’avoir compris La fracture et de m’en fournir les clés, je leur en serais reconnaissant.
Malgré ça, l’originalité de l’univers de Nina Allan me semble digne d’être exploré et abordé par tous les curieux et férus d’oeuvres littéraires rares.