Détruire dit-elle de Marguerite Duras…
Le résumé de l’éditeur de poche, ici: Dans cet hôtel à l’orée de la forêt, trois clients qui ne se connaissent pas, silencieux, solitaires : Elisabeth Alione, Max Thor qui la regarde, et Stein qui regarde Max Thor. Plus tard viendront Alissa Thor, puis Bernard Alione…
Fulgurant comme l’amour, silencieux comme la mort, grave comme la folie, âpre comme la révolution, magique comme un jeu sacré, mystérieux comme l’humour, Détruire dit-elle ne ressemble à rien.
Mon premier Marguerite Duras et j’ai bien l’impression que je n’ai pas choisi le plus accessible. Détruire dit-elle est peut-être à ce jour le premier roman dans lequel je suis le moins rentré. Le style de Duras pour Détruire dit-elle, est tellement jusqu’au-boutiste dans l’abstraction qu’il flirte avec la compréhension. Les phrases sont courtes, le texte est très coupé. Un mot pour un moment, une émotion, une action, un « silence », pas plus, le minimum, l’épure.
Je me fais pas de soucis. Ne pas comprendre Détruire dit-elle est normal. C’est même peut-être le but recherché. Voila un petit mois que je l’ai lu, il est très court, et il me trotte dans la tête depuis, en espérant que le temps ferait naître l’étincelle d’une sorte de révélation. Mais rien ! Un mois n’est peut-être pas assez?
La quatrième de couverture sur laquelle je me penche à nouveau pour y trouver des éléments est un petit bijou d’analyse se voulant explicite mais étant tout le contraire, plus que le roman si cela est possible. Forcement, je me sens con de ne pas avoir compris ce qui y est dit. Quelques phrases sortit du contexte bien sûr :
Détruire dit-elle est le plus étrange des livres de Marguerite Duras. Il ressemble à une cérémonie dont nous ignorerions le rituel et suivrions néanmoins, fascinés, le déroulement.
Anne Villelaur (Les Lettres françaises, 1969)
… C’est comme une clarté au coeur ; un secret soudain. Il nous est confié, afin que, se détruisant, il nous détruise pour un avenir à jamais séparé de tout présent.
Maurice Blanchot (L’Éphémère, 1969)
Lorsque je prends le temps de lire et réfléchir (modeste réflexion comme le lecteur peut le constater) à une oeuvre, sa longueur formelle revêt une certaine importance que je lie au travail fournit pas son auteur. Un roman épuré peut nécessiter plus de travail qu’un pavé. Et c’est ce que je demande à une oeuvre courte ; qu’elle soit porteuse de tout ce qui est absent des mots existe dans les silences, dans les filigranes de notre cerveau, dans les interlignes, etc…
Avec Détruire dit-elle, le sentiment qui me vient, c’est celle d’une oeuvre facile pour une romancière expérimentée (reconnu depuis près de 20 ans). Et si tel n’est pas le cas, c’est le fruit d’un esprit torturé dont le résultat s’avère très obscur, et l’intention à jamais mystérieuse pour moi.
Sous la forme d’un roman, Détruire dit-elle est une pièce de théâtre. Les phrases courtes, les mises en ambiance émotionnelle très descriptives, la redondance permanente des noms et prénoms hachent la lecture pour la mise en situation (mise en scène) et a lassé le lecteur/spectateur que je suis. Je n’aime pas lire les pièce de théâtre car je n’y mets pas assez d' »acting », et je n’aime pas cette forme hybride qu’utilise l’auteure.
Je ne peux donc pas dire que j’ai aimé car je n’ai rien compris à ce que Marguerite Duras souhaitait faire passer comme sentiments, émotions. Les amis de Livraddict me conseillent ses romans plus « classiques » comme L’amant ou Hiroshima mon amour. Je vais suivre l’avis de lecteurs plus habitués au style de Marguerite Duras et essayer de ne pas rester sur cette première impression pas convaincue!
Livrepoche.fr, un livre, une poche…
Wow. Pour un avis, c’est un avis! ^^
J’espère que tu trouveras dans un autre de ses romans ce qui en fait une auteur renommée (même si comme je te le disais sur Livraddict, je n’ai pas encore lu quoique ce soit bien que son Amant dorme dans ma bibliothèque.)
En tout cas, je trouve que ton avis relève bien ton incompréhension et tes efforts pour la dissiper même si c’est sans succès. A voir dans six mois 😉
J’ai bien peur que les explications que l’on pourrait me donner sur le fait que Marguerite Duras est une grande auteure et Détruire dit-elle une oeuvre importante serait vaine et me rappellerait trop un bref passage en université de lettres où je n’acceptais pas les analyses ultra-poussées des oeuvres, donnant du sens et des intentions où il n’y en avait pas.
Avec une seule oeuvre de Marguerite Duras, je ne juge pas l’auteure bien entendue, je me laisse quelques oeuvres pour le faire.
J’ai lu 4 romans de Modiano avant de le trouver très fade et de cesser de lire ses oeuvres.
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