Hiroshima mon amour de Marguerite Duras…
Extrait de l’éditeur de poche, ici:
Lui : Tu n’as rien vu à Hiroshima. Rien.
Elle : J’ai tout vu. Tout… Ainsi l’hôpital je l’ai vu. J’en suis sûre. L’hôpital existe à Hiroshima. Comment aurais-je pu éviter de le voir ?
Lui : Tu n’as pas vu d’hôpital à Hiroshima. Tu n’as rien vu à Hiroshima…
Elle : Je n’ai rien inventé.
Lui : Tu as tout inventé.
Elle : Rien. De même que dans l’amour cette illusion existe, cette illusion de pouvoir ne jamais oublier, de même j’ai eu l’illusion devant Hiroshima que jamais je n’oublierai. De même que dans l’amour.
Après Détruire dit-elle (que je n’ai pas aimé), je me dis qu’un classique comme Hiroshima mon amour va me réconcilier avec Marguerite Duras. Ne lisant pas ou peu les résumés ou les 4e de couverture, je ne sais rien de ce que je m’apprête à lire. Je n’est bien entendu pas vu le film éponyme. Dès les premières lignes, c’est la surprise.
Ni un roman, ni une pièce de théâtre, Hiroshima mon amour est un scénario, un document préparatoire de travail pour un film de cinéma. Et, à mon sens, si c’est un objet littéraire pouvant servir de base pour une étude sur le fonctionnement créatif d’un auteur, Marguerite Duras en l’occurence, ce n’est pas à proprement parler une oeuvre, l’oeuvre étant le film.
Sous cette forme, l’immersion dans le récit est impossible tant la présence de la créatrice annihile toute projection. J’entends déjà les gens me dirent « t’es nul! (les gens sont méchant avec moi) tout est précisé dans la 4e de couverture! » Et c’est pas faux. Mea culpa. J’aurais du être plus vigilant pour éviter la surprise de cette forme narrative d’Hiroshima mon amour!
À la limite, s’il s’était agi d’un scénario plus conventionnel cela serait peut-être mieux passé. Mais là, c’est très « nouvelle vague » et l’extrait de l’éditeur ci-dessus est explicite!
Je ne suis pas du tout séduit par ce genre tellement anti-naturel et segmentant que je suis à chaque dialogue à la limite de rire. Mauvais public, mauvais lecteur, j’ai quand même trouver au fond de l’histoire une puissance et une dignité qu’une autre forme narrative eu mieux mis en valeur. Mais l’oeuvre, c’est le film!
Si beaucoup d’éléments d’Hiroshima mon amour sont dans les non-dits, ils effleurent le texte, l’histoire, l’Histoire et tissent le drame. Les personnages, effacés, comme dans un théâtre d’ombres, ne prennent corps que dans de rares fulgurances descriptives puis disparaissent derrière un texte exsangue et neutre, comme si, comme s’il n’y avait pas de mot.
Mais y en a-t-il?
Livrepoche.fr, un livre, une poche…
Ni lu, ni vu (en entier) Hiroshima mon amour… Je ne peux donc rien en dire.
Mais une question me vient : ce roman pourrait-il se lire comme une pièce de théâtre, la forme narrative semble s’en approcher ???
J’aime beaucoup ton dernier paragraphe
Je te dirais que ça ressemble plus à une pièce de théâtre pour les partie dialogues mais il y a les parties mise en scène et explications qui sont hybrides en littérature car ce sont des indications pour réaliser le film, des textes qui ne sont pas des produits finis!
Merci pour le denier paragraphe! 😉
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