Le cycle des robots 3 d’Isaac Asimov…
À la suite des 2 recueils de nouvelles que sont Le cycle des robots 1 et 2, je suis surpris de tomber sur un roman, un vrai roman policier de science-fiction. La démarche est surprenante.
Le résumé de l’éditeur de poche, ici : Le cycle des Robots 3 Les cavernes d’acier L’assassinat du docteur Sarton à Spacetown jette le trouble dans la communauté. Qui aurait intérêt à faire disparaître celui-là même qui milite pour le rapprochement entre Terriens et Spaciens ? Les Médiévalistes, qui ne voient pas d’un très bon oeil la prolifération des robots ? Les Spaciens eux-mêmes, prêts à tout pour conserver leurs privilèges ? Le problème du détective Baley, toutefois, n’est pas seulement de retrouver un meurtrier ; il doit surtout y parvenir avant son collègue robot R. Daneel Olivaw, un de ces androïdes ultra-perfectionnés, créés certes par l’homme, mais qui n’attendent peut-être que ce genre d’occasion pour prendre sa place.
L’écriture d’Asimov est d’une qualité remarquable mais je dois avouer une certaine lassitude durant la lecture de la partie centrale du livre, une lassitude qui s’amenuisait en approchant des chapitres finaux et du dénouement. J’ai senti une sorte de dilution du rythme qui ne m’aidait pas à poursuivre ma lecture comme je le fais avec un roman « accrocheur ».
Dans ce roman, comme dans les nouvelles qui le précèdent, Asimov ne fait pas des robots le thème central mais les fait intervenir comme outil de démonstration, de mise en lumière de nos comportements humains (avec leur force et leur faiblesse). Derrière ça, Isaac Asimov, en maître d’école, nous pousse toujours au rationalisme.
L’enquête d’Elijah Baley et de son « associé » R-Daneel Olivaw nous amène dans un New-York futuriste accolé à une étrange cité/ambassade nommée « Spacetown » où a été commis un meurtre. Et si Le cycle des robots 1 et 2 était un plaidoyer pour assurer qu’un robot est sûr et que toute crainte concernant le vice de ceci n’est pas rationnelle (c’est l’homme qui projette ses faiblesses sur les robots), Le cycle des robots 3 ne se pose pas la question et part du principe que les robots seront de toute façon inéluctable car indispensable. Si les humains ne les acceptent pas par ouverture d’esprit ou curiosité, ils le feront pas obligation.
En cela, la question se posera à nos sociétés lorsque les robots « humanoïdes » plus réalistes feront leurs apparitions, c’est à dire demain. Vu la façon dont on a intégré les robots « non-humanoïdes » à nos quotidiens, on est pas loin d’affirmer qu’Asimov avait tort car nous absorbons avec une sorte de béatitude toutes les nouveautés technologiques dotées d’une certaine forme d’intelligence.
Pour en revenir à l’enquête d’Elijah et de Daneel dans Le cycle des robots 3 / Les cavernes d’acier, je me sentais exclu des déductions des détectives et ce, sur une grande partie du livre (mais en savaient-ils plus). C’est la faute aux polars qui usent de recettes bougremment efficaces dans la forme dans lequel le lecteur est beaucoup plus actif, donc impliqué.
Malgré cela, je trouve que tout se tient parfaitement et que la saveur, une fois le livre terminé, est plus grande que la plupart des polars qui déçoivent par des fins non jubilatoire (comme Dan Wells et Je ne suis pas un serial killer).
Isaac Asimov double ce roman de science-fiction par un polar bien ficelé et une certaine maestria à conjuguer les nouveaux comportements (les robots).
Livrepoche.fr, un livre, une poche…