La Vraie Vie (2018) d’Adeline Dieudonné, Prix Première plume 2018, Prix du roman Fnac 2018, Prix Filigranes 2018, Prix Renaudot des lycéens 2018, Prix Victor Rossel 2018, Prix Goncourt choix de la Belgique et choix de l’Italie 2018, Prix Palissy 2019, Grand prix des lectrices de Elle (catégorie roman) 2019, Prix des lecteurs des écrivains du sud 2019, Prix Rendez-vous du premier roman 2019…
Le résumé de l’éditeur de poche: C’est un pavillon qui ressemble à tous ceux du lotissement. Ou presque. Chez eux, il y a quatre chambres. La sienne, celle de son petit frère Gilles, celle des parents, et celle des cadavres. Le père est chasseur de gros gibier. La mère est transparente, soumise aux humeurs de son mari. Le samedi se passe à jouer dans les carcasses de voitures de la décharge. Jusqu’au jour où un violent accident vient faire bégayer le présent.
Dès lors, Gilles ne rit plus. Elle, avec ses dix ans, voudrait revenir en arrière. Effacer cette vie qui lui apparaît comme le brouillon de l’autre. La vraie. Alors elle retrousse ses manches et plonge tête la première dans le cru de l’existence. Elle fait diversion, passe entre les coups, et conserve l’espoir fou que tout s’arrange un jour.
Sorti en 2018, il est difficile d’être passé à côté du tonitruant La Vraie Vie d’Adeline Dieudonné. Succès public incontestable, rafle de tous les Prix possibles, voila un roman qui semble ne laisser personne indifférent. Souvent, cela me fait fuir, mais là, l’occasion met le roman sur ma route.
C’est d’abord le style, une narration à la 1re personne, que j’ai remarqué comme manquant un petit peu d’élégance, de finesse. Adeline Dieudonné use, abuse du « je » dans de longues séries de phrases factuelles décrivant l’un après l’autre les activités de la narratrice. Cela donne une certaine distance, une froideur au texte. Le tout est un peu trop impersonnel à mon avis.
Pour ce qui est de l’histoire, La Vraie Vie, sent l’oeuvre mythe. Adeline Dieudonné va a l’essentiel, le symbolique. Pas de fioritures à l’histoire, tous les éléments concurrent à l’unité du thème. Simplicité, efficacité. Le lecteur est d’autant plus pris au piège du drame en suspens. La Vraie Vie fait mouche malgré quelques traits caricaturaux et quelques évènements exagérément dramatiques.
Je ne vais donc pas être aussi enthousiaste que beaucoup mais La Vraie Vie reste un roman marquant par sa violence psychologique (et physique). Adeline Dieudonné réussit son premier roman, on peut pas lui enlever ça. Affaire à suivre.
Je partage ton avis sur certains « traits caricaturaux et quelques évènements exagérément dramatiques », et un manque de nuances. Mais c’est un premier roman alors je suis plus tolérante. Cela dit, en parlant de premier roman, j’ai lu le premier roman d’Olivier Norek et je suis bluffée… A bientôt !
Il y a quelques choses de brut dans ce roman, comme tu dis un « manque de nuances ». Pour un premier, c’est quand même une belle réussite. C’est lequel le premier Norek? Code 93?
Oui, j’ai vraiment beaucoup aimé, franchement pour un premier roman, c’est bluffant !
Je ne sais pas si je lirai ce titre mais la porte reste ouverte au hasard d’un prêt ou emprunt.
Oui, il est pas long en plus.