L’oiseau canadèche (1983) de Jim Dodge, traduit par Jean-Pierre Carasso…
Le résumé de l’éditeur: À près de 80 ans, Jake envisage sereinement l’avenir : c’est qu’un vieil indien lui a révélé le secret de l’immortalité, la recette d’un tord-boyau carabiné, le « Râle d’agonie », qu’il est a peu près le seul à pouvoir avaler : « Bois ça, tiens toi peinard et tu seras immortel » lui a affirmé Johnny Sept-Lunes, avant de rendre son dernier souffle.
À la mort de sa fille qu’il a à peine connue, Jake se bat pour gagner le droit de recueillir son petit-fils : c’est que l’administration rechigne un peu à confier l’enfant à un vieux solitaire excentrique, porté sur le jeu et la bouteille, réfractaire à toutes les contraintes sociales, travail et impôt en premier lieu. Écumant avec une chance insolente les tables de poker de tout l’Ouest, il gagne de quoi se racheter une moralité aux yeux de l’état américain, et le droit conséquent d’élever son petit-fils.
Quelques divergences de caractère semblent éloigner le jeune Titou de son grand-père, en particulier sa passion pour les clôtures ainsi qu’une relative sobriété, alors que toute forme de barrière répugne son alcoolique de grand-père. Mais le duo fonctionne pourtant bien, et mieux encore du jour où Titou découvre Canadèche, canard boulimique et fort sympathique, qui devient le compagnon préféré.
La vie s’écoule à peu près totalement peinarde, à peine perturbée par la présence sur leur domaine d’un antique et monstrueux sanglier… En lequel Pepe Jake croit reconnaître la réincarnation de son vieil ami indien, alors que Titou le chasse comme son pire ennemi…
Voila de ses romans qui touche au sublime par l’évidence et la simplicité. L’oiseau canadèche de Jim Dodge est de cela. Petit roman qui raconte des vies et plus encore. De la philosophie qui se cache. Du mythe en puissance. La légende des petites choses.
Jim Dodge nous raconte la vie de Jake, magouilleur de l’occasion aspirant à la vie simple et recluse sur des terres isolées (gagnées aux jeux) et de son petit-fils Titou. La puissance de ce roman ne vient pas d’intrigues alambiquées, de drames appuyés, elle vient de la simplicité et de la lecture interligne que chaque lecteur va y mettre. Moins l’auteur en dit, plus le lecteur y met de lui.
L’oiseau canadèche, c’est une belle histoire d’homme et d’oiseau. Et de sanglier. Le comique et la légèreté au service d’une lecture réjouissante qui n’élude pas la dureté de la vie. Jim Dodge touche au métaphysique sans en avoir l’air.
Je ne sais pas ce que cet auteur a écrit d’autre mais je crois qu’il y a un ouvrage dans lequel l’indien apparait à nouveau.
À voir…