Choke de Chuck Palahniuk…
C’est la 3ème fois que je relis Choke et je suis sans cesse charmé par le talent que met Chuck Palahniuk à écrire l’histoire de gens pas tout à fait « normaux » mais tellement « justes », je dirais même « vrais ».
Le résumé de l’éditeur de poche, ici : Victor Mancini est figurant dans un « musée vivant » où le moindre anachronisme est puni par la mise au pilori avec suspension de salaire. Il est un sexoolique, drogué du sexe en thérapie verbale incapable d’aimer. Son meilleur ami se promène avec des cailloux enroulés dans des couvertures et sa mère, folle à lier, le ruine sans jamais reconnaître en lui le fils dont elle a ravagé l’enfance… Pour quelles raisons ? Où se niche véritablement la folie ? Pourquoi Victor continue-t-il de se faire vomir publiquement dans des restaurants chic et qui saura lui révéler l’incroyable secret de sa naissance ?
Un livre de Palahniuk ne se résume pas, c’est déjanté, subversif et incroyablement lucide.
J’ai remarqué sur ce roman (j’ai déjà lu au moins une fois tous les romans en poche de Palahniuk) la capacité de Chuck Palahniuk de découper ses romans dans la narration afin d’accroître l’intérêt de lecture et d’augmenter l’intensité dramatique en entrecroisant les espaces et les temps. Dans Choke, il enrichie son roman avec justesse en parvenant à ne jamais nous perdre. Il nous fait naviguer dans la vie de Victor Mancini, du début avec la man-man, sa coloc avec Denny jusqu’à son histoire d’amour, etc…
Je suis un grand fan de Chuck Palahniuk (voir critique de Berceuse) mais j’essaye d’expliquer le plus justement pourquoi il me plait autant. Dans Choke, et c’est valable pour d’autres romans, il aborde un sujet original (du moins très peu utilisé) : les drogués du sexe. Il nous amène de l’autre côté de la barrière, là où les gens ne sont pas « normaux », là où chacun cultive sa propre « folie ». Une fois installé, il vient bousculer nos certitudes, titiller la folie qui sommeille en chacun. Choke est une belle histoire d’amour (pas comme L’Abyssin, voir critique), un récit initiatique, une étude de cas sur les sexooliques et plus encore.
Voir aussi : Snuff
Voir aussi : Survivant
Le paragraphe 27 de Choke est un pur chef d’oeuvre. Je n’ai jamais autant ri en lisant un dialogue. Chuck Palahniuk est vraiment un maître en ce qui concerne la narration. Il arrive à transformer des situations totalement délirantes en probabilité réaliste et parvient même à y ajouter un fond sociologique voir philosophique. Il est un vrai narrateur moderne d’une originalité incontestable. Il faut lire ce chapitre 27.
Choke est rempli de trouvailles stylistiques qui installent une sorte de poésie, une poésie un peu trash, un peu réaliste, un peu brutale. « Romantisme » n’est pas vraiment le mot qui convient, mais c’est le premier qui vient à l’esprit.
Il faut lire Palahniuk.
Il faut offrir Palahniuk.
Livrepoche.fr, un livre, une poche…
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