Vagabond (1999-20xx) de Takehiko Inoue, d’après l’oeuvre d’Eiji Yoshikawa, Grand Prix de la 6e édition du Prix culturel Tezuka…
Le résumé de l’éditeur: Miyamoto Musashi est un rônin, un samurai errant. Il parcourt les routes du Japon à la recherche des plus grands bretteurs afin de parfaire son art et de devenir un jour le meilleur samurai de l’archipel. Musashi voyage donc à la rencontre des plus grands kenjutsu afin de parfaire son art. De son côté, Matahachi essaie vaillamment de changer pour mériter son nouveau nom de Kojiro Sasaki. Takehiko INOUE nous livre ici sa vision de la vie de Musashi. Une vie mouvementée, principalement faite de rencontres. Adaptation du roman Miyamoto Musashi de Eiji Yoshikawa (La Pierre et le Sabre et La Parfaite Lumière en français), Vagabond retrace la vie du plus grand samurai de l’histoire du Japon. Vagabond a remporté le grand Prix de la 6e édition du Prix culturel Tezuka, qui récompense chaque année les meilleurs titres de mangas publiés. Le Prix Tezuka est l’un des prix les plus importants du manga, à côté des prix décernés directement par les éditeurs.
Vagabond T.1
Je ne voulais pas commencer une nouvelle série de samouraï avant d’avoir terminé Sidooh de Tsutomu Takahashi. Puis j’ai craqué à force de voir les 3 premiers tomes de Vagabond de Takehiko Inoue, systématiquement dans les tops de série manga à lire.
Et avec ce tome 1, l’histoire commence fort. La situation est déjà très tendue. Les tensions énormes de l’après-guerre qui pourchasse les déserteurs et les fuyards (foutue code d’honneur) placent le héros en piètre position de survie. Le vagabond est lancé.
Les dessins de Takehiko Inoue sont très beau dans leur rudesse. Il y a quelque chose de brut et de violent. On sent que ça va pas rigoler à chaque page mais ça colle avec le caractère du personnage central. Je suis pas des plus charmé par le style des visages. Je leur préfère le style de Tsutomu Takahashi. Question de goût, j’imagine.
Vagabond T.2
Au départ de cette série, je m’étais dit de ne pas donner un avis à chaque tome. Cela n’a que peu d’intérêt, fait souvent répétition et et ça devient très difficile vers le 15 tomes, voir le 3e ;). Les dessins restent les même et l’histoire suit son cours. Pourtant, j’avais envie de parler de ce tome 2 de Vagabond tant il est puissant psychologiquement.
Takehiko Inoue nous montre Takezo, le personnage principal, tel un écorché vif qui ne fait plus cas de la vie, plus cas de rien. Je trouvais la violence et la brutalité intrinsèque de ce personnage, très extrême, insensé presque et dans ce tome 2, on comprend pourquoi. Il se dégage une vive émotion de ce qui lui arrive.
Les 2 autres personnages principaux ne sont pas en reste car ils équilibrent cette violence, avec la sagesse d’une part, l’amour d’un autre. Juste équilibre dans ce tome où le Vagabond est plus que ça, véritable paria démon pour les populations, Takezo est mis au ban.
Bientôt la suite.
Vagabond T.3
Les 2 premiers tomes intronisait le personnage central. Ses motivations tenaient à la fois de l’ambition la plus démesurée mais également du suicide. Dans ce tome 3, Takehiko Inoue nous en révèle un peu plus sur ce Vagabond et son art du sabre n’est pas venu de nulle part. Et ça, il va le faire savoir.
L’unique objectif de sa vie est de devenir le plus grand bretteur du pays. Souvent, les manges de ce genre sont initiatiques et là, j’ai l’impression que les étapes sont brulées car le héros veut déjà affronter les meilleurs, lui-même étant déjà très doué.
Que réserve donc les tomes suivants ?
Vagabond T.1 à T.37
Vagabond est une série manga qui arrive souvent dans les tops et c’est pourquoi je me suis lancé dans sa lecture et ce, sans savoir qu’il n’y aura probablement jamais la fin à cause de la santé fragile de son auteur, Takehiko Inoue. Aucun nouveau tome depuis 2014 et pourtant il a sorti d’autres titres depuis. Cela ressemble à un abandon.
Je ne vais donc parlé que des 37 premiers tomes de Vagabond, une série sur Miyamoto Musashi célèbre bretteur hors pair dont le questionnement philosophique sur son art est le fil conducteur de la série. Être le meilleur. Comment s’améliorer ? Pourquoi s’améliorer ? Et après ? Le vide ? Autant de questions que Takehiko Inoue a du se poser sur son art à lui.
Le voyage de Musashi est intérieur et au fur et à mesure, le combat devient moins important au profit des raisons de se battre. Ou pas. Être le meilleur et mourir. Takehiko Inoue éclaire ses pulsions dans des passages stylistiques fantastiques et déploie une palette de style intéressante pour coller aux émotions de la situation.
Et c’est toujours ce trait écorché rugueux qui devient une assise à cette lecture et ce personnage. Outre ce manga, je ne connais rien de l’oeuvre originale dont il est inspiré et j’aimerais bien savoir si ce Musashi rencontre en duel, l’autre bretteur fantastique, Kojiro Sasaki que Takehiko Inoue a bien présenté et développé. Normalement, la rencontre devrait survenir peu après là où Vagabond s’arrête. Arf !!!
D’un autre côté, en débutant une série d’animation qui reprend le personnage de Miyamoto Musashi (plus vieux), elle spoile le résultat du duel contre Kojiro Sasaki. Double Arf !!
Il semblerait que le mangaka, comme son personnage, principal attend une forme d’inspiration qui le dépasse. Bonne nouvelle, il semble ne pas vouloir trahir son lecteur en le laissant insatisfait mais il a l’air incapable de poursuivre sans cette révélation. Espérons qu’elle vienne un jour.