Un roi sans divertissement (1947) de Jean Giono…
Le résumé de l’éditeur de poche, ici: Le livre est parti parfaitement au hasard, sans aucun personnage. Le personnage était l’Arbre, le Hêtre. Le départ, brusquement, c’est la découverte d’un crime, d’un cadavre qui se trouva dans les branches de cet arbre. Il y a eu d’abord l’Arbre, puis la victime, nous avons commencé par un être inanimé, suivi d’un cadavre, le cadavre a suscité l’assassin tout simplement, et après, l’assassin a suscité le justicier. C’était le roman du justicier que j’ai écrit. C’était celui-là que je voulais écrire, mais en partant d’un arbre qui n’avait rien à faire dans l’histoire.
Pas facile d’écrire une chronique sur une oeuvre telle que Un roi sans divertissement de Jean Giono. Tout d’abord parce que Jean Giono est un grand auteur, une auteur devenu « classique » avec tout le pompeux du terme et surtout, car ce roman est un texte où ce qui n’est pas dit à autant d’importance que ce qui est dit et comment cela est dit.
Apparement, cette oeuvre gagne à être étudié, analysé mais ce n’est pas ce que je vais faire, loin de là, même si quelques avis lu par si par là donnent des éléments de compréhension.
Un roi sans divertissement est un portrait en creux, elliptique mais il ne faut pas s’attendre à de belles descriptions d’un personnage. Non! Jean Giono nous fait le portrait de Langlois, à travers plusieurs voix extérieures et à travers un territoire qui le raconte aussi. On apprend donc certains faits mais ils ne sont pas expliqué, pas justifié par l’auteur. À nous d’en déduire le sens.
Il y a donc des passages flous, certains lecteurs les qualifie d’ennuyeux. Pour moi, le style de Jean Giono, suffit à ne pas me lasser, faut-il encore que cela ne soit pas trop long. Mais il n’y a pas que ça. Un roi sans divertissement n’est pas seulement un roman un peu opaque et mystérieux car il y a 2-3 longs passages narratifs, représentatifs, fondateurs de ce portrait qui sont impressionnant de puissance. Ces passages m’ont littéralement scotché. j’y ai retrouvé la force que j’avais senti dans Regain. En fait, ce sont les transitions entre chaque passage qui sont un peu moins intéressantes.
Jean Giono donne à Un roi sans divertissement une richesse thématique qu’il est bon de deviner, qu’il est bon de sentir mais qui n’est pas imposer. On peut parler de subtilité. On peut parler de talent. Merci Jean Giono.
Ce roman appartient à la liste très rare des livres que j’ai lu et relu et rerelu durant des mois lorsque j’étais au lycée puis à la fac.
J’ai été fascinée par le personnage de Langlois, par le traitement du crime, la psychologie, le trouble, ce qui fait basculer… Oui c’est un roman qui a exercé une véritable fascination sur moi et pendant longtemps.
Je me demande comment je le recevrais si je lisais aujourd’hui. Il y a des sentiments auxquels on ne veut pas toucher, qu’ils restent tels quels…
C’est clair qu’il est fascinant ce roman. Quand c’est comme ça, il vaut mieux ne pas toucher aux souvenirs, surtout que tu l’as lu plusieurs fois.