Requiem pour Lola rouge de Pierre Ducrozet

Requiem pour Lola rouge (2010) de Pierre Ducrozet, prix de la Vocation 2011…

Le résumé de l’éditeur: À Montmartre, entre petits trafics et grandes insignifiances, il attend le bouleversement. Jusqu’au jour où entre dans sa vie une jolie brune évanescente. Toujours là où on ne l’attend pas, Lola, sorte d’apparition fantasmatique dans la nuit de P., a le goût de l’évasion. Car Lola est une passeuse de mondes. En la suivant, la poursuivant dans sa course effrénée autour du globe, de Lisbonne à Manille, P. va apprendre à défier les décors qui lui sont imposés, infranchissables murs de la réalité.
Mais Lola fugue, s’évapore, lui échappe toujours. Le laissant un jour seul, face au vide, emprisonné dans une geôle de Saïgon, amputé de tout sauf du désir de la fuite. Commence alors un autre voyage, celui de l’exil volontaire.

Tout comme pour Lola Lafon, je n’ai pas voulu entrer dans la Rentrée Littéraire 2020 par les derniers titres, alors je suis allé chercher les 1ers romans : Une fièvre impossible à négocier d’un côté et Requiem pour Lola rouge pour Pierre Ducrozet. Pas trop dur, le roman est très court. Pourtant, il faut s’accrocher.

Au début, on entre dans une histoire classique pour un 1er roman. Un héros protagoniste en marge qui nous raconte sa vie et sa vision acérée du monde. La prose est belle. Quelques tournures de phrases se démarquent. J’apprécie.

Puis, le texte perd en assise narrative pour devenir beaucoup plus elliptique. L’action, les faits laissent place à une foultitude de sentiments et d’émotions qui l’est difficile de rattacher à des moments tangibles de la vie du protagoniste. De fait, Requiem pour Lola rouge nous laisse dans cet état d’incertitude, l’impression de ne pas bien savoir ni quoi, ni où, ni pourquoi. Pierre Ducrozet reste sur cette voix/voie, jusqu’à la fin.

Alors bien sûr, en cherchant, on out mettre sur le compte métaphorique cette vaine poursuite de la fille parfaite comme une quête illusoire, inatteignable de la liberté. Soit. Cela ne me suffit pas et cela ne rattrape pas le sentiment d’une lecture floue qui m’a tenu à distance.

Stylistiquement prometteur, Pierre Ducrozet ne m’a pas convaincu avec ce premier roman, Requiem pour Lola rouge mais je gage, vu sa notoriété grandissante, qu’il a étoffé ses histoires en espérant qu’il n’est pas dilué son style.




Livrepoche.fr Un livre dans une poche. CQFD

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