Petit traité sur l’immensité du monde de Sylvain Tesson…
Le résumé de l’éditeur de poche, ici: Sylvain Tesson parcourt le monde. Dans les steppes d’Asie centrale, au Tibet, dans les forêts françaises ou à Paris, il marche, chevauche, escalade, bivouaque dans un arbre ou sous un pont, construit des cabanes.
Cet amoureux des reliefs poursuit le merveilleux et l’enchantement. Dans nos sociétés de communication, il en appelle à un nouveau nomadisme, à un vagabondage joyeux.
Ce Petit traité sur l’immensité du monde est un précis de désobéissance naturaliste, une philosophie de poche buissonnière, un récit romantique contre l’ordre établi.
Texte aussi court que remarquable.
Émilie Grangeray –M, Le magazine du Monde
Il est étonnant comme parfois, certaines lectures se répondent, se confrontent et tandis que je me mets à l’écriture de cet avis sur Petit traité sur l’immensité du monde de Sylvain Tesson, un essai sur la vagabondage du voyageur je suis en train de lire Les clochards célestes de Jack Kerouac qui est dans la même thématique. Sylvain Tesson ne se cachant pas d’avoir l’illustre auteur de Sur la route comme modèle.
Là où Jack Kerouac écrit un récit à la première personne librement autobiographique, Sylvain Tesson, lui, se sert de ses voyages, de ses périples pour établir une sorte de courant de pensées sur le voyageur!
Érudit et intelligent, Sylvain Tesson manie la langue les idées avec facilité. Dans Petit traité sur l’immensité du monde, il se perd un peu à mon sens, allant d’une idée à l’autre, certaines étant opposées aux autres. Il s’arrange de ce qu’il fait et de ce qu’il prône! Mais cela n’est pas l’important!
Le constat qu’il fait transpire la nostalgie d’un époque (possiblement imaginaire) où l’homme pouvait être un vagabond et errait de lieu en lieu, sans frontière, sans propriété privée, sans béton ni goudron. Un monde idéal!
Ce qui me déplait avec ce Petit traité sur l’immensité du monde, c’est le côté un peu donneur de leçon de Sylvain Tesson et sans jouer le psychologue de bas étage, je trouve un peu facile de prôner une sorte de vagabondage bien heureux, laissant le temps au chose, le temps à la marche, s’extirper du matérialisme dans une pauvreté revendiquée, revendiqué mais factice.
Il est facile de parcourir le monde, des mois durant, vantant la misère mais pouvant rentrer à la maison, dans un bel appartement parisien, très central, près de Notre Dame avec la possibilité d’écrire un Petit traité sur l’immensité du monde au retour de son dernier trip et où le nom qu’il porte (qu’on ne me dise pas le contraire) a bien aidé le service marketing de son éditeur.
Cette, je ne suis pas fan de Sylvain Tesson mais je lui reconnais sa propension au risque et à l’évasion. Malgré le confort qu’un environnement bourgeois et littéraire lui procure, il est capable de tout risquer pour son idéal. Et cela a failli lui couter la vie, preuve s’il en est qu’il est animé par un appel viscéral!
Je ne peux m’empêcher que la posture d’écrivain vagabond sonne un peu fausse quand même, comme s’il se mentait à lui-même. Là où il y a du naturel chez Jack Kerouac, il y a du fabriqué chez Sylvain Tesson. Il va poser les ingrédients pour épicer sa vie mais, à mon sens, se mettre en danger ici ou là, se laisser prendre par la faim, chercher l’ascétisme quand on a un compte en banque probablement bien rempli ajoute à ce mensonge qu’il se construit.
Livrepoche.fr, un livre, une poche…
Je n’aime pas ce sentiment qui fait qu’en lisant de tels écrits on ne peut s’empêcher de penser que quelque chose sonne faux… Et je ne sais pas si du coup, le contenu de ce traité est suffisant pour passer outre.
Franchement, je n’aurais pas été vers ce livre avant ton avis, je n’irai pas plus après.
Et je n’essayerais pas de te faire changer d’avis C’era!
Personnellement j’aime beaucoup Sylvain Tesson mais je préfère à ce Petit traité… L’Axe du loup et On a roulé sur la terre qui sont beaucoup plus authentiques et qui m’ont vraiment marquée.
Je ne connais pas les deux titres dont tu parles Barbara mais si tu dis qu’ils sont plus authentiques c’est que tu as trouvé « petit traité… » un peu faux, comme moi alors?
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