LE PIGEON DE PATRICK SÜSKIND

Le Pigeon de Patrick Süskind par Livrepoche.fr

Le Pigeon de Patrick Süskind…

En survolant vite fait quelques critiques et analyses, on peut être certain que Le Pigeon de Patrick Süskind est beaucoup plus que le petit roman sans dimension qu’il laisse paraître. Après Le Parfum, cette oeuvre magistrale de sensualité, Patrick Süskind, édite Le Pigeon, un court roman aérien, d’une fluidité magnifique, qui nous amène dans l’univers de Jonathan Noël, une personnalité effacée voire inexistante dont les états d’âme nous sont livrés comme un exposé sur la névrose et autres comportements compulsifs.

Le résumé de l’éditeur de poche, ici : Lorsque lui arriva cette histoire de pigeon qui, du jour au lendemain, bouleversa son existence, Jonathan Noël avait déjà dépassé la cinquantaine, il avait derrière lui une période d’une bonne vingtaine d’années qui n’avait pas été marquée par le moindre événement, et jamais il n’aurait escompté que pût encore lui arriver rien de notable, sauf de mourir un jour.
Et cela lui convenait tout à fait. Car il n’aimait pas les événements, et il avait une véritable horreur de ceux qui ébranlaient son équilibre intérieur et chamboulaient l’ordonnance de sa vie.

Patrick Süskind réalise une belle performance en parvenant à nous intéresser à l’histoire de ce vigile de banque à qui il n’arrive pas grand chose dans la vie. Et lorsque la présence de ce pigeon devant la porte de sa modeste chambre déclenche la suite des évènements, on bascule vers un univers proche de celui de Kafka sans jamais y tomber complètement.

Et cet équilibre, très bien écrit, se poursuit au fil des pages. Le lecteur que je suis est resté la respiration en suspend, une page de plus, une page de plus, une page de plus, prêt à la bascule sans que celle-ci ne vienne. Cet équilibre, Patrick Süskind est parvenu à le maintenir avec sobriété jusqu’à la fin et là où j’aurais préféré chuter dans un vide tourbillonnant, il m’a pris la main en me disant : il ne s’est rien passé !

Patrick Süskind est parvenu à extraire de son style l’essentiel, « l’essence » de l’histoire, un vrai travail de parfumeur et il aurait réussi à me séduire totalement avec une fin plus enivrante. Avec pour comparaison dans le même genre des oeuvres de Maxence Fermine et Alessandro Baricco, je conserve une petite réserve même s’il est probable que je sois passé à côté d’une subtilité. et si tel était le cas j’aimerais bien qu’on me le dise.

Livrepoche.fr, un livre, une poche…

 

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