Le Maître du Haut Château (1962) de Philip K. Dick…
Le résumé de l’éditeur de poche, ici: 1948, fin de la Seconde Guerre mondiale et capitulation des Alliés. Vingt ans plus tard, dans les États-Pacifiques d’Amérique sous domination nippone, la vie a repris son cours. L’occupant a apporté avec lui sa philosophie et son art de vivre. À San Francisco, le Yi King, ou Livre des mutations, est devenu un guide spirituel pour de nombreux Américains, tel Robert Chidan, ce petit négociant en objets de collection made in USA. Certains Japonais, comme M. Tagomi, dénichent chez lui d’authentiques merveilles. D’ailleurs, que pourrait-il offrir à M. Baynes, venu spécialement de Suède pour conclure un contrat commercial avec lui ? Seul le Yi King le sait. Tandis qu’un autre livre, qu’on s’échange sous le manteau, fait également beaucoup parler de lui : Le poids de la sauterelle raconte un monde où les Alliés, en 1945, auraient gagné la Seconde Guerre mondiale…
J’ai lu pas mal de romans de Philip K. Dick mais j’ai du mal à me souvenir les histoires. Je n’en avais pas lu depuis la création du blog à part Loterie solaire. En voila un de plus avec Le Maître du Haut Château. Et en écrivant cette chronique nul doute que je me rappellerais de cette oeuvre. Mais elle va pas être facile à écrire. Tout comme cette oeuvre qui n’est pas facile à décrire. Comme je en vais pas parler des ressorts de l’histoire en elle même, cette chronique risque d’être très vaporeuse, voire incompréhensible.
Tout d’abord, j’ai envie de parler de l’uchronie que Philip K. Dick présente dans Le Maître du Haut Château. Cette uchronie est bien plus subtile que ce à quoi on peut s’attendre. Plus subtile mais moins évidente. Philip K. Dick ne nous amène pas dans une histoire avec actions et rebondissements mais dans un très subtil exercice de prospective politique et sociologique.
On peut saluer la maturité de Philip K. Dick qui, moins d’une génération après la fin de la guerre écrit une oeuvre d’analyse assez fine sur les comportements des sociétés de son époque. Pas de manichéisme dans Le Maître du Haut Château mais un éventail de personnages diverses qui évoluent à travers cette uchronie. J’ai plutôt eu un certain mal à suivre et à m’intéresser à tous les personnages.
Je ne me rappelle plus qui me l’a dit que Philip K. Dick est un génie des idées mais pas celui pour les décrire. C’est peut-être pas vrai pour tous ses romans mais je trouve que ça colle bien pour celui-ci Cela ne veut pas dire qu’il est mauvais, loin de là mais son style n’est pas le plus fluide ni le plus agréable à lire.
Dans Le Maître du Haut Château, il y a une sorte d’aura japonisante qui plane sur le texte, comme une influence qui se mélange à une mise en abîme sur la réalité des choses. Ça questionne le lecteur mais ça ne l’embarque pas forcement. Pas moi en tout cas.
Livrepoche.fr, un livre, une poche…
Figure-toi que je n’ai jamais lu de Philip K. Dick … mais ce que tu en dis, ne me donne pas vraiment envie de sauter le pas. A voir !
C’est pas celui que je te conseillerais mais je suis surpris que depuis que tu lis, tu n’es pas trouvé un autre titre à te mettre sous la dent pour découvrir cet auteur!
Quel autre titre alors? Celui-ci est dans ma ePAL mais ne me tente plus trop…
Je ne saurais te dire sans me pencher sur ce que j’ai dans la bibliothèque et relire les résumés et voir s’ils m’évoquent quelque chose. Et je préfère lire! 😉
« Belle chronique autour d’une belle uchronie. Deux précisions. La première: Dick use d’un trompe-l’oeil: la réalité contenue dans « La sauterelle » ne décrit pas vraiment notre monde sorti vainqueur de WW2, certains détails sont volontairement faux et tissent donc une uchronie dans une uchronie. La deuxième: la version lue est une retraduction récente qui s’est voulue améliorant le texte français initial.
Merci!
Il semblerait que Dick aime à nous faire réfléchir à notre réel ou ce que nous croyons tel!
Notre réalité n’est qu’un jeu de dupes, écrivait t’il inlassablement, en éternel leitmotiv. Un auteur écrit sans arrèt le même roman. C’était son cas.