La tentation (2019) de Luc Lang, Prix Médicis 2019…
Le résumé de l’éditeur: C’est l’histoire d’un monde qui bascule. Le vieux monde qui s’embrase, le nouveau qui surgit. Toujours la même histoire… et pourtant. François, chirurgien, la cinquantaine, aime chasser. Il aime la traque, et même s’il ne se l’avoue pas, le pouvoir de tuer. Au moment où il va abattre un cerf magnifique, il hésite et le blesse. À l’instant où il devrait l’achever, il le hisse sur son pick-up, le répare, le sauve. Quel sentiment de toute-puissance venu du fond des âges l’envahit ? Quand la porte du relais de chasse en montagne s’ouvre sur ses enfants, que peut-il leur transmettre ? Une passion, des biens, mais en veulent-ils seulement ? Son fils, banquier, a l’avidité du fauve. Sa fille, amoureuse éperdue, n’est plus qu’une bête traquée. Ce sont désormais des adultes à l’instinct assassin. Qui va trahir qui ?
Si je fais une incursion dans le contemporain immédiat, c’est à la faveur d’un aimable prêt d’une membre de mon club de lecture. La tentation a séduit pas mal des lecteurs et ce roman de Luc Lang promettait une structure originale. Suffisamment intriguant pour me tenter.
Et, avec les insinuations d’une fin peu claire, j’ai lu attentivement ce roman, vigilant aux éléments qui le composent. Si la structure du roman s’annonçait très originale, Luc Lang ne l’a pas tenu sur la totalité du roman. Je ne vais pas en dire plus pour ne pas gâcher l’effet de surprise de cette narration.
Je peux dire aussi que le style de Luc Lang, parfois très lyrique avec des métaphores et des tournures inspirées bascule, par moment, vers la platitude d’énumérations factuelles, descriptives, qui se succèdent, virgule après virgule. Cela ajoute une inutile masse de mots à ingurgiter alors que cela ne semble pas nécessaire à l’histoire ou à l’atmosphère. C’est dommage car il y a des passages inspirés à côté de ça, les scènes en rapport avec la chasse par exemple.
La tentation, à proprement parler de l’histoire, part dans tous les sens. C’est presque pas crédible. En tous cas, moi, j’ai eu du mal à y croire mais le pire, c’est que Luc Lang ne s’efforce même pas à donner des réponses ou des clés de compréhension si bien que son intention reste obscure.
Je me suis donc ennuyé souvent dans La tentation mais j’ai surtout eu l’impression d’une très bonne idée narrative mal exploitée. Dommage.