Bandits (1987) d’Elmore Leonard, traduit par Jacques Martinache…
Le résumé de l’éditeur: Quand on a été rat d’hôtel et qu’on a passé trois ans en prison, le métier de croque-mort est un sacré changement. Mais Jack Delaney travaille avec son beau-frère et le boulot est tranquille : jamais de réclamations de la part du client… Sauf le jour où le cadavre dont il faut s’occuper est en fait une jeune nicaraguayenne bien vivante qu’il faut tirer des pattes d’un trio de contras venus à la Nouvelle-Orléans collecter des fonds pour faire la guerre aux sandinistes. Du coup, Delaney se retrouve – pour une fois – dans le camp des bons, avec une ancienne religieuse, un ex-braqueur de banques et un flic reconverti en barman. Et l’avantage de servir une bonne cause, c’est qu’il peut y avoir des à-côtés intéressants. Par exemple, deux millions de dollars. Rivages/Noir poursuit la réédition des romans qu’Elmore Leonard a écrits dans les années quatre-vingt. Un constat s’impose : son oeuvre ne vieillit pas, elle se bonifie même avec le temps, et son style, parfois copié, reste inégalé.
Avec ce premier Elmore Leonard, j’ai l’impression d’entrer encore plus dans la tradition du polar à l’américaine. Dans la veine de Donald Westlake et Jim Thompson, c’est Bandits que je découvre et j’ai bien aimé. Pour autant, il y a des variantes de fond entre ces auteurs.
La première différence que je remarque c’est que Bandits utilise une intrigue sur fond de politique internationale via l’Amérique du Sud. Plutôt dénonciateur, vulgarisateur, Elmore Leonard ne fait pas un thriller d’espionnage, mais un bon polar avec truands pas tout à fait sérieux ni professionnels.
Et là, on retrouve aussi un humour évident sur quelques passages et un humour de situation mais cela ne domine pas le roman. Je n’ai jamais été franchement dans la déconne, ni dans le sérieux. On fait le va-et-vient dans ses humeurs, dans un équilibre bien trouvé. Le style d’Elmore Leonard cache quelques scènes violentes et dures mais jamais heurtante. C’est très fluide à la lecture et j’aime bien ce que l’auteur dit de son écriture: Si cela ressemble à de l’écrit, je le réécris. Voila la clé d’un bon moment de lecture.
L’histoire est un imbroglio cocasse de motivations contraires et o,n se demande bien comment chaque personnage va tirer son épingle du jeu. Une mention spéciale à l’indien que je n’avais pas vu venir. On est pas dans une intrigue décoiffante non plus et la fin tombe un peu comme ça, sans effet. Pour autant, Bandits est un roman bien ficelé et me donne très envie de lire beaucoup plus d’Elmore Leonard.
Je ne connais pas l’auteur mais ce que tu en écris donne envie. A suivre.
Je suis étonné que tu ne l’ai pas encore lu. Il est une référence dans le genre.