Bison de Patrick Grainville

Bison (2014) de Patrick Grainville, Grand prix Palatine du roman historique et Prix Littéraire des Lycéens de la Ville de Caen

Le résumé de l’éditeur de poche, ici: Enfin, les bisons sont arrivés. Armés d’arcs, parés d’amulettes et de plumes, les Sioux s’élancent et l’épopée commence. Sur la colline, George Catlin peint à toute vitesse pour garder la mémoire de ces peuples. Il le pressent : bientôt il n’y aura plus de bisons, plus d’Indiens libres. Les Blancs vont détruire leur vie nomade en harmonie avec la prairie, leurs fêtes, leur religion, leurs chasses…

Une fresque flamboyante. L’apothéose, c’est quand s’ouvre une chasse au bison. Ça meugle, se bouscule, mugit, se chevauche et se tue dans un déluge de phrases. C’est magnifique.

Paris Match

Voila une oeuvre qu’il n’est pas facile à cerner. Bison s’arrête à une période précise de la vie du peintre George Catlin, célèbre peintre américain qui a consacré son oeuvre aux peuples indiens, la période où il fût immerger parmi les Sioux. Et Patrick Grainville, dans un style elliptique, haché et lyrique nous raconte des moments clés et fondateurs de cette tribu.

Tout à la fois romancé et historique, Bison a des qualités indéniables d’immersion. Dans les « grands moments », Patrick Grainville, très inspiré, nous décrit de manière très vivante et imagé des faits qui relèvent de l’imagerie d’Épinal des indiens. Du folklore en somme. Mais ça fonctionne car le personnage principal est aussi extérieur à cette culture.

Cependant, des choses me gênent quand même. Il y a, par exemple, une forme de fascination érotique « adolescente » très présente dans Bison, non pas des personnages, ça, je le comprendrait, mais de Patrick Grainville. Ça revient beaucoup trop souvent pour être anecdotique.

Il y a aussi quelques passages où l’auteur se permet de gros retours explicatifs sur la situation à venir de certains éléments ou de la tribu. Certes, cela amène une vision d’ensemble mais on perd en fluidité d’autant que le style n’est pas des plus « digeste » (mot un peu exagéré quand même) avec beaucoup d’allitérations phoniques et un lyrisme naïf. Le comparer à Mille femmes blanches de Jim Fergus a peu de sens à mon goût.

Avec Bison, on en apprend, ou réapprend sur les Sioux, et plus encore sur George Catlin, c’est déjà ça.




Livrepoche.fr Un livre dans une poche. CQFD
2 comments to “Bison de Patrick Grainville”
    • Le responsable de cette entrée dans la PAL est mon beau-père. Il voulait me faire découvrir Les flamboyants, Prix Goncourt et il a ajouté celui-là.

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