Sud (2022) d’Antonio Soler, Prix de la critique de littérature narrative espagnole 2018, traduit par Guillaume Contré…
Le résumé de l’éditeur: Chronique d’une journée d’été caniculaire en ville, « Sud » emporte le lecteur dans un plan séquence d’une virtuosité folle, où se croisent toute une humanité de personnages : des adolescents au bord de l’abîme, des femmes et des hommes qui tentent de saisir leur destin, un tourbillon de voix quasi hypnotique.
Comme je le disais dans la chronique de La mauvaise herbe d’Agustín Martínez, il y a une singularité dans la littérature espagnole que je lis qui se confirme avec Sud d’Antonio Soler, nouveauté Rivages de cette rentrée littéraire 2022, sortie en VO en 2018, reliant plusieurs Prix Littéraire. Et ce point commun est la chaleur.
Attention, Sud n’est pas une petite chose. C’est une lecture puissante, une oeuvre majeure, une performance littéraire. Antonio Soler, intransigeant dans son style, livre une performance en comprimant la vie espagnole dans une journée caniculaire. D’innombrables personnages s’entrecroisent dans un théâtre infernal. Voix multiples et singulières, destins cachés, relations humaines qui se cherchent une finalité dans ce monde insensé. Les relations fuyantes comme les sentiments comprimés donnent à Sud cette impression de solitudes. Chacun cherche une voie qui n’existe pas.
Sud n’est pas un roman qui peut enthousiasmer avec des facilités mais par sa puissance dans l’évocation d’un monde en train de fondre sous une chaleur surréaliste, tout autant physique que symbolique. Antonio Soler m’impressionne avec cet oeuvre grandiose et tragique.