Manger Bambi de Caroline de Mulder, Prix Transfuge du meilleur polar francophone 2021, Prix Sade 2021…
Le résumé de l’éditeur: Bambi, quinze ans bientôt seize, est décidée à sortir de la misère. Avec ses amies, elle a trouvé un filon : les sites de sugardating qui mettent en contact des jeunes filles pauvres avec des messieurs plus âgés désireux d’entretenir une protégée. Bambi se pose en proie parfaite. Mais Bambi n’aime pas flirter ni séduire, encore moins céder. Ce qu’on ne lui donne pas gratis, elle le prend de force. Et dans un monde où on refuse aux femmes jusqu’à l’idée de la violence, Bambi rend les coups. Même ceux qu’on ne lui a pas donnés.
Depuis sa sortie, j’ai gardé Manger Bambi de Caroline de Mulder en tête. Probablement le titre et tout ce qu’il transporte d’images iconoclastes m’a interpellé. J’ai mis le temps mais je l’ai enfin lu.
On est tout de suite plongé dans la tête d’une ado désoeuvrée qui a franchi la ligne rouge avec des propensions aux vols. Caroline de Mulder nous met la face dans la merde sociale d’une mère alcoolique et absente et d’une jeunesse sans repère, une jeunesse abusée par les adultes. J’aime bien qu’un auteur réussisse à me bousculer psychologiquement et c’est une chose plus facile avec les déviances telle que la prostitution adolescente et les abus des beaux-papas.
Manger Bambi aurait très bien pu être de cet acabit mais il y a deux choses qui m’ont rebuté. La première, c’est le style. Caroline de Mulder triture et démolie la langue française pour coller au langage parlé, langue de rue, déstructuré ou j’avoue, j’ai trouvé mes limites de fluidité. C’est chiant de devoir perdre 1 à 2 secondes pour comprendre quel est tel mot, verlan de verlan de néologismes. Pas vraiment agréable à lire.
La deuxième, c’est que Caroline de Mulder n’est pas allée très loin dans le vice. Elle est finalement restée soft dans les antagonismes sexuels. Personne n’a trouvé mon empathie dans ce roman et dans ces cas là, on est toujours un peu en distance avec ce qu’on lit.
