Le héron de Guernica d’Antoine Choplin

Le héron de Guernica (2011) d’Antoine Choplin…

Le résumé de l’éditeur: Avril 1937, le bombardement de Guernica fournit à Picasso le sujet de sa plus célèbre toile. À l’opposé du travail du Maître, Basilio, jeune peintre autodidacte, s’absorbe dans l’observation des hérons qui hantent les marais alentours… Alors que l’aviation allemande réduit la ville en cendres, il tente, par son art, de saisir la dignité et la fragilité de l’oiseau au milieu de cette folie.

Au hasard d’une déambulation, je tombe sur Le héron de Guernica et j’ai l’impression de me souvenir avoir entendu qu’il était très bon. Pour moi l’occasion de découvrir la plume d’Antoine Choplin. Oui oui, ce sera mon premier Choplin.

Dans une langue élégante, fluide et agréable, Antoine Choplin pose ce roman sur la thématique de l’art, plus précisément, la valeur testimoniale de l’oeuvre d’art. Le héron de Guernica ne pouvait pas ne pas évoquer l’oeuvre majeure de Pablo Picasso et l’auteur questionne le processus créatif avec un personnage principal humble et pourtant habité par ses créations et par restituer des choses dans ses toiles.

Faut-il être témoin pour créer ? Antoine Choplin développe une situation à laquelle je n’ai pas adhéré. Je ne peux pas croire à l’artiste qui s’extraie du monde et des évènements extra ordinaires qu’il est en train de vivre pour en témoigner par son art. L’artiste est un individu avant tout. Peut-il regarder les horreurs avec la distanciation de celui qui rend compte ? Sans venir en aide ? Sans agir ou participer de quelques manières que ce soit ? Cela me pose un problème moral. Pas vous ? Je pense que c’est après coup, après s’être comporter en homme, qu’il peut/doit se comporter en artiste et traduire ce qu’il a vécu dans ses oeuvres. Je ne parle, bien sûr, que du cas où la personne est sur place lors de ses évènements.

L’histoire est plaisante à suivre, raconté comme serait raconté la légende du héron de Guernica.

Si on ajoute le fait que Le héron de Guernica d’Antoine Choplin nous parle d’une toile qu’on ne verra jamais, on obtient une petite frustration de lecteur. J’ai l’air de pas avoir aimé mais c’est quand même un roman intéressant, non dénué d’une certaine forme de charme et de grâce.




Livrepoche.fr Un livre dans une poche. CQFD

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