La bête à sa mère de David Goudreault

La bête à sa mère (2015) de David Goudreault…

Le résumé de l’éditeur: Ma mère se suicidait souvent.
Ainsi commence la confession d’un jeune adulte, qui ne se remet pas de la séparation d’avec sa mère, survenue en bas âge. Ses propos vibrent d’une rage contre ceux qui la lui ont arrachée. Sa mère devient sa véritable obsession, il pense l’avoir localisée à Sherbrooke. Mais saura-t-il se faire accepter par celle qu’il a tant idéalisée ?

D’où vient que le récit de cet homme manipulateur, sans pitié, accro aux jeux et à la pornographie, touche profondément le lecteur ? David Goudreault, grâce à son écriture inventive et colorée d’un humour mordant, sait partager l’empathie poétique qu’il a pour son protagoniste. On s’émeut des observations et pensées bancales du marginal, on rit de ses références littéraires approximatives lorsqu’il cite à tour de bras Platon, Shakespeare ou Coluche…

En commençant la lecture de La bête à sa mère, je savais dans quoi je mettais les pieds. Le hasard avait mis sur ma route le tome suivant de cette trilogie, La bête et sa cage. Le style sans concession de David Goudreault ne m’a donc pas surpris. Je dirais même que j’en salivais d’avance.

On découvre donc le narrateur qui se raconte. Enfance difficile, ambition malhonnête, psychopathe par moment, font de ce personnage un être à part. Une énorme mauvaise fois, des citations à peu près, une destinée qui navigue entre la chance d’échapper à la justice et la malchance dans la réalisation de ses projets donnent un cocktail détonnant que la plume de David Goudreault exacerbe.

Les punchlines s’enchainent, parfois clairvoyantes, souvent très drôles. Il n’y a que la cruauté animale qui m’a un peu gêné. Peut-être n’était-ce pas nécessaire. Soyez prévenu. La crudité du récit peut mettre mal à l’aise, c’est vrai. La bête à sa mère ne ménage pas son lecteur.

David Goudreault prend un malin plaisir à faire vivre 1000 tourments à son narrateur et pour peu que vous rentriez dans son jeu, vous apprécierez sans doute ces mésaventures. Ce fût mon cas.


Trilogie La bête

#1 La bête à sa mère

#2 La bête et sa cage

#3 Abattre la bête




Livrepoche.fr Un livre dans une poche. CQFD
4 comments to “La bête à sa mère de David Goudreault”
  1. Comme je t’ai dit dans ton suivi, j’hésite à le lire à cause de la cruauté animale, justement. Mais je suis bien contente que tu donnes de la visibilité à un auteur québécois! C’est drôle, la couverture de votre édition est très différente de la québécoise!

    • Je ne vois pas pourquoi on se délecte en lisant un livre qui relate de telles attitudes , destructrices, antisociales , sadiques et j en passe!

    • Bonjour Béatrice,
      Merci de prendre le temps de poster un commentaire et je comprends ton ressenti. Cependant, je lis pour vivre des émotions, toutes les émotions. J’aime être heurté, bousculé, gêné et je fais la distinction entre le contenu détestable et la manière dont ces choses sont racontées.
      Mais si tu veux une confirmation, je désapprouve totalement ce qui est décrit.

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