HEX de Thomas Olde Heuvelt

HEX (2013) de Thomas Olde Heuvelt, traduit de l’anglais par Benoît Domis…

Le résumé de l’éditeur de poche, ici: Bienvenue à Black Spring, charmante petite ville américaine. Mais ce ne sont que les apparences : Black Spring est hantée par une sorcière dont les yeux et la bouche sont cousus. Elle rôde dans les rues et entre chez les gens à sa guise, restant parfois des nuits entières au chevet des enfants. Les habitants s’y sont tant habitués qu’il leur arrive d’oublier sa présence. Ou la menace qu’elle représente. Car chacun sait ce qui leur arrivera s’ils la touchent ou écoutent ses chuchotements. Et si la vérité sort de son enceinte, la ville entière disparaîtra. Pour empêcher la malédiction de se propager, les habitants de Black Spring ont développé des stratagèmes et des techniques de pointe. Mais un groupe d’adolescents locaux décide de braver les règles et les interdits, et plonge la ville dans un atroce cauchemar…

Un roman puissant qui fait froid dans le dos.

Financial Times

Fabuleux et inoubliable.

The Guardian

Alors, voila HEX, un roman d’horreur qui a eu une fameuse reconnaissance des lecteurs. Il débarque en France après un petit périple éditorial dont les États-Unis ont du être la caisse de résonance mondiale. Thomas Olde Heuvelt est un auteur néerlandais dont le roman est d’abord sorti en langue originale aux Pay-Bas. Puis l’auteur réécrit le roman en anglais (probablement après l’achat des droits par un éditeur étasuniens), en restituant l’action aux USA et en changeant la fin. Après ça, c’est le monde.

Quand on voit sur la couverture ce que pense le maitre Stephen King de HEX, c’est une sacré carte de visite à l’internationale. Mais je ne suis pas dupe, il est possible d’être déçu.

La bonne idée de Thomas Olde Heuvelt, c’est déjà de prendre le contre-pied des habituelles histoires d’horreur autour des sorcières en faisant de celle de HEX une âme errante, muselée, presque pas dangereuse mais dont la menace  sous-jacente glace le sang. Quoique, on en vient à se demander rapidement quel mal peut survenir. 

Ce postulat très intéressant casse un peu l’effet de tension et de terreur car la présence de la sorcière est habituelle, convenue. On reconnait une certain filiation avec Stephen King par la mise en avant de l’humain et ses interactions sociales, cependant, Thomas Olde Heuvelt appuie, à mon goût beaucoup trop, insiste, répète, au point de diluer son récit. Pour preuve, le déséquilibre entre les deux parties du roman. Demande de l’éditeur à la réécriture pour allonger le roman et augmenter le prix de vente? Je ne sais pas. En tout cas, pas mal de lecteurs semblent avoir été gêné par ses longueurs.

J’ai quand même beaucoup aimé HEX et Thomas Olde Heuvelt mène bien la barque jusqu’à la fin, une fin que j’avais vu venir une centaine de pages avant (et que j’aurais été déçu qu’il n’écrive pas). HEX est donc à la fois dans les codes du genre et les bouleversent. Ce roman m’a convaincu, comme son auteur.




Livrepoche.fr Un livre dans une poche. CQFD
18 comments to “HEX de Thomas Olde Heuvelt”
  1. Dans ta chronique, Nicolas, se nichent maints arguments qui vont me pousser à la lecture d’un roman et d’un auteur que je ne connais pas (même de nom). Le roman réécrit en une autre langue (c’est la première fois que je rencontre çà); la filiation avec le Patron, King; cette sorcière atypique et ton plaisir de l’avoir lu qui se sent au coeur de chacune des phrases de la critique. A suivre.

    • Pour relativiser la réécriture dans une autre langue, L’anglais est plutôt une deuxième première langue qu’une deuxième langue.
      Et je serais curieux d’avoir ton avis sur ce roman.

    • J’ai commencé. Chapitre 2: quelle bousculade de noms nouveaux, de lieux et d’éléments. Je bloque un tantinet.

    • Pas faux, ça m’a fait le même effet. Les personnages récurrents vont commencer à prendre leur rythme.

  2. Bonjour par ici 🙂

    Cela fait un moment que j’ai glissé ce livre dans ma wish-list et lorsque je lis les commentaires des chanceux, je suis de plus en plus motivé pour me le procurer. De plus, l’horreur, une catégorie littéraire qui me séduit terriblement, je sens que je devrais passer un excellent moment en sa compagnie.
    Sinon, question ? La bibliothèque prise en photo derrière, c’est la tienne ?
    Si c’est le cas, je suis un peu jaloux >_<

    • HEX serait classé dans le genre horreur mais il n’est pas très effrayant. Angoissant plutôt car on se demande comment tout va évoluer.
      Et oui, c’est ma bibliothèque, merci. Je suis pas peu fier de la bonne idée que j’ai eu de la faire.

    • Merci Aveline. Oui, je l’ai construite mais il n’y pas de quoi fanfaronner. On peu pas faire plus simple. Des tasseaux de 4X4cm qu’on pose verticalement sur lesquels on vient fixer d’autres tasseaux identiques horizontalement. Mais cela ne convient que pour les livres de poche à cause de l’écartement du mur (8cm)

  3. Voilà, je viens de finir le roman. Après avoir lu il y a peu « le signal » de Chattam, çà fait beaucoup de visions à la Stephen King à la suite. Mais je reconnais que l’auteur de « HEX » s’en tire plutôt pas mal en imposant ses propres ingrédients: cette sorcière qui ne ferait pas de mal à une mouche si ce n’est que les hommes en s’en mêlant…, cette ligne de défense humaine qui utilise la pointe de la technologie. Je me demande si je n’aurai pas préféré un HEX à la néerlandaise histoire de débarrasser le roman de son empreinte du géant de l’horreur qu’est King. Le dépayser de sa silhouette classique américaine en quelque sorte. Mais bon, c’est un détail: la lecture fut plaisante. Je te remercie de ta chronique alléchante qui m’a poussée vers ce roman.

    • Avec ce genre d’univers, il est facile de tout ramener à King (il ne porte pas son nom au hasard), c’est la référence. Et en y réfléchissant, je suis d’accord avec toi, il aurait pu être encore plus original en sortant de cet univers de campagne américaine rebattu jusqu’à la lie.

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