Ce matin, un lapin… (2020) d’Antti Tuomainen, traduit par Anne Colin du Terrail…
Le résumé de l’éditeur :Henri est mathématicien dans les assurances. Il calcule tout, au travail comme dans sa vie personnelle. Pourtant, il va se retrouver contraint d’affronter l’incalculable : après avoir perdu son travail, il hérite d’un parc d’aventures créé par son frère qui vient de décéder, avec la gestion psychologique des employés que cela suppose, et une montagne de dettes à rembourser. Sans parler de ces dangereux criminels qui ont bien l’intention de récupérer leur argent, avec intérêt !
Sa rencontre avec Laura, artiste au passé mouvementé et pleine de joie de vivre, ne va pas l’aider. Car soudain, Henri va être confronté à des émotions et des situations qui ne peuvent être résolues dans un simple tableau Excel.
Ce matin, un lapin…, c’est un polar humoristique comme l’est Au fin fond de la petite Sibérie du même auteur. Antti Tuomainen décale juste ce qu’il faut les situations, décentre juste ce qu’il faut les personnages pour qu’une histoire qui pourrait être très noire, devienne drôle.
L’humour en littérature n’est jamais très évident et il ne faut pas que ce soit forcé, sinon, ça tombe à plat. Antti Tuomainen ne semble pas chercher la blague ou le comique mais dès que cela se propose, il y va. Le résultat est une histoire qui se tient très bien même sans l’humour.
Faut dire que ce personnage principal, mathématicien statisticien, logique et ordonné jusqu’à l’obsessionnel, est bien en peine lorsqu’il rencontre l’aléatoire, le non-logique ou l’amour. Son approche du monde, même décalé comme il l’est fait réfléchir par opposition.
L’intrigue nous transporte dans un parc d’aventure (à ne pas confondre avec un parc d’attraction) et on suit avec le narrateur cette découverte des usages et des employés. Les techniques de management développé par Antti Tuomainen sont d’une drôlerie sans nom.
Ce matin, un lapin… n’est pas le roman du siècle mais un bon moment de lecture détente. C’est déjà beaucoup.