SANS SANG D’ALESSANDRO BARICCO

Sans sang d'Alessandro Baricco par Livrepoche.fr

Sans sang d’Alessandro Baricco…

Après Novecento : pianiste et Soie, je voulais rapidement lire un autre roman d’Alessandro Baricco car je voulais savoir pour quelles raisons, les autres romans de Baricco ne m’avaient laissé aucun souvenir.

Le résumé de l’éditeur de poche, ici« Dans la campagne, la vieille ferme de Mato Rujo demeurait aveugle, sculptée en noir contre la lumière du crépuscule. Seule tache dans le profil évidé de la plaine.
Les quatre hommes arrivèrent dans une vieille Mercedes. La route était sèche et creusée – pauvre route de campagne. De la ferme, Manuel Roca les vit.
Il s’approcha de la fenêtre. D’abord il vit la colonne de poussière s’élever au-dessus de la ligne des maïs. Puis il entendit le bruit du moteur. Plus personne n’avait de voiture, dans le coin. Manuel Roca le savait. Il vit la Mercedes apparaître au loin puis se perdre derrière une rangée de chênes. Ensuite, il ne regarda plus.
Il revint vers la table et mit la main sur la tête de sa fille. Lève-toi, lui dit-il. Il prit une clé dans sa poche, la posa sur la table et fit un signe de tête à son fils. Tout de suite, dit son fils. C’étaient des enfants, deux enfants. »

Alors Sans sang tombait bien. Il est dans ma bibliothèque et il est de la même taille que les romans cités plus haut. Et je l’espérais du même niveau poétique et du même style aussi.

Je ne saurais expliquer ce qui me fait penser que Sans sang est un petit peu en dessous de Soie et Novecento : pianiste sinon que j’ai trouvé que l’émotion qui se dégageait était encore plus discrète, encore plus en pudeur et peut-être trop. Tellement en retenue que j’en suis venu à me demander : quel sentiment dois-je éprouver ?

Dans Sans sang, Alessandro Baricco fait montre d’un talent certain pour faire vivre les silences, créer des moments en apesanteur. Il parvient à transcender la banalité pour l’élever à l’universalité. C’est un peu pompeux comme ça, surement un poil exagéré mais j’essaye de traduire une émotion. Vous me pardonnerez !

Peut-être ne suis-je pas totalement convaincue du roman à cause de ce découpage très net en deux parties. Le début de la seconde partie crée un flou dans la narration et rompt la continuité. À partir de là, l’histoire reprend pour repartir dans un crescendo émotionnel qui ne parvient pas à son paroxysme ! Et même si ce second chapitre est une rupture dans le fil de la première partie, il apporte une densité tragique incontestable.

Alessandro Baricco écrit ses romans avec son talent de musicologue. J’admire, chez lui, ce que j’appelle la « poésie » d’un style, c’est à dire la capacité d’un texte à dicter son propre rythme, sa propre musique, un truc qui nous emporte, le plus naturellement du monde.

Livrepoche.fr, un livre, une poche…

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