Sa Majesté des Mouches de William Golding

Sa Majesté des Mouches (1954) de William Golding, Prix Nobel de Littérature 1983, traduction par Lola tranec

Une partie du résumé de l’éditeur de poche, ici: Une bande de garçons de six à douze ans se trouve jetée par un naufrage sur une île déserte montagneuse, où poussent des arbres tropicaux et gîtent des animaux sauvages. L’aventure apparaît d’abord aux enfants comme de merveilleuses vacances. On peut se nourrir de fruits, se baigner, jouer à Robinson. 
Mais il faut s’organiser. Suivant les meilleures traditions des collèges anglais, on élit un chef. C’est Ralph, qui s’entoure de Porcinet, «l’intellectuel» un peu ridicule, et de Simon.

Premier roman de William Golding, cette oeuvre enfantine va au-delà des apparences de simplicité. À première vue, Sa Majesté des Mouches est une métaphore, une allégorie plutôt basique. Il ne faut pas réfléchir beaucoup pour trouver des parallèles évidents mais pas moins intéressant.

Si on contextualise ce roman à l’après guerre 39-45, on peut voir les liens entre ce qui se passe sur cette île, ce que font les enfants avec la « vraie vie » des adultes. Violent et cruel, oubliez que ce sont des enfants, Sa Majesté des Mouches n’est pas un roman jeunesse. William Golding a surement voulu montrer, démontrer comment les choses peuvent glisser vers le pire à cause de peu de choses, de peu de personnes.

Et ses enfantillages anodins commencent à faire froid dans le dos quand on songe à ce qui s’est passé à grande échelle. De petites choses en petites choses, d’aveuglement en phénomène de foule, tous responsable.

La chute de Sa Majesté des Mouches donne à réfléchir mais comment en parler sans divulguer? En tout cas, William Golding livre un roman à interprétation et cela demande un minimum de réflexion de la part du lecteur pour dépasser la simple histoire de gosses qui se retrouvent seuls sur une île déserte.




Livrepoche.fr Un livre dans une poche. CQFD
8 comments to “Sa Majesté des Mouches de William Golding”
  1. Bongu de bongu. Ce livre me guette depuis des années en PAL. Il est encensé unanimement. Je l’ai commencé, fermé, repris, jeté, ré-ouvert..etc. pas moyen. Mais je sens confusément qu’il est là à attendre son heure, pas la mienne, le salopiot. J’en ai vu l’adaptation ciné (bof..!). Un jour je l’aurai. Un jour je l’aurai.Si si….

    • C’est étonnant ce que tu dis. Le style n’est pas à ce point particulier qu’il gène la lecture. Le sujet alors? Qu’est-ce qui t’empêche de le lire jusqu’au bout sinon?
      Peut-être est-ce parce que tu connais l’histoire?

    • C’est le syndrome de la première page. Celle qu’on commence et qu’on ne tourne pas. Ce type de signes me coince sur d’autres textes. Cela a longtemps été le cas pour les bouquins de Lucius Shepard. C’est de l’a-priori, pas plus, pas mieux. Mais c’est comme çà..!

  2. Je l’ai terminé cette nuit à la faveur d’une insomnie.
    J’ai lu que la traduction française était mauvaise car simplifiée afin de mettre le titre en jeunesse.
    En tout cas, je suis contente de l’avoir enfin lu et j’ai bien envie d’en écrire une chronique ^^

    • Ces problèmes de traductions sont inadmissibles. Avec les éditions récentes, je me dis qu’il y a un plus grand respect de l’oeuvre originale. Peut-être que je me trompe?

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