Le Moulin de Pologne (1952) de Jean Giono…
Le résumé: Le Moulin de Pologne est une riche propriété campagnarde, proche d’un gros bourg de Provence, probablement inspiré de Manosque, lieu de résidence de Giono. Ce domaine encadre la tragédie qui, à l’intérieur du roman, couvre près d’un siècle. Un observateur plus impliqué qu’il ne laisse entendre raconte d’abord l’arrivée dans la petite ville de M. Joseph, puis, des dizaines d’années auparavant, l’installation au Moulin de Pologne d’un veuf et de ses deux filles, les Coste. Avant de marier ses filles, le père confie son souci à l’entremetteuse qu’il a recrutée : il a perdu son épouse et ses deux fils dans des circonstances tragiques, lui faisant craindre pour ses filles une mort anticipée. Pour conjurer le sort, il cherche pour ses filles des maris « auxquels rien n’arrive jamais ».
Jean Giono, à la suite d’une lecture récente de Regain, fût une redécouverte après un ennuyeux Provence (ok, c’est un essai), il y a longtemps. Puis Le Moulin de Pologne vient confirmer une chose, c’est que Jean Giono pourrait me parler de n’importe quoi, j’aimerais.
Parce que Le Moulin de Pologne n’est pas un roman très rythmé. Il faut attendre longtemps (proportionnellement à la taille du roman) pour qu’on comprenne quel est le ressort dramatique. Et encore, y en a-t-il un? Oui, mais ce n’est pas l’essentiel. Dès le début Jean Giono nous tient en haleine avec un narrateur avec un ton original qui nous annonce le drame à venir. Un leasing réussit. Et il raconte, en partant du début. On a hâte de savoir.
Puis, l’histoire e la famille va s’installer, tranquillement, méthodiquement. Jean Giono va prendre le temps de poser une ambiance, les rumeurs d’un microcosme. C’est à ce moment que le style de l’auteur fait tout. On ne s’ennuie pas. Il nous fait naviguer entre lourdeur et légèreté, entre le drame et la farce. On ne sait plus quoi penser sur cet univers refermé sur lui-même, cette petite communauté ayant ses propres codes, ses propres valeurs.
Jean Giono en dit beaucoup sur nos comportements (ont-il vraiment évolués?) sans appuyer et Le Moulin de Pologne sonne et résonne par une thématique universelle. C’est fait avec retenue, timidité presque mais tellement bien réalisé.
Vraiment Nicolas, quand un auteur te touche, tu trouves les mots justes pour donner terriblement envie de les lire ou lire les livres d’eux qui n’ont pas encore été lus.
Merci pour ça 🙂
Merci Marie.