Le jardin des égarements de Li Ang…
Dire de ce roman que c’est un roman asiatique (ce que j’ai trop dit souvent) est finalement assez réducteur. Comme s’il y avait une littérature européenne ou africaine. Non ! Le jardin des égarements de Li Ang est donc un roman Taïwanais ! Oui, Oui ! Ça existe ! On ne peut décemment pas dire que c’est chinois. Enfin ça à l’air assez compliqué cette histoire. Pour faire simple, je pense que le mieux est de dire que c’est un roman taiwano-japonais. Mais que vient faire le Japon ici ? C’est une longue histoire que l’on ne nous a pas apprise à l’école.
Le résumé de l’éditeur de poche, ici : En plein cœur de Taipei, le jardin de la famille de Rose est le lieu des origines, du paradis perdu de l’enfance, avant qu’il ne devienne le « Jardin des égarements ». Pour Rose, ce jardin où son père resta cloîtré de nombreuses années est celui des histoires de petite fille en même temps que de l’apprentissage de la vie, des splendeurs de l’amour qu’elle poursuit, et de la plénitude d’être une femme, à chaque saison de la vie.
« Un roman surprenant, tout de finesse et de pénétration »
L’Humanité Hebdo
Le sujet de ce roman, c’est une histoire de femme, une femme dans un ville en pleine mutation (Taipei), qui se cherche dans la confrontation entre le modernisme et la tradition. C’est une histoire des origines parentales (c’est ici le Japon) et de l’héritage qu’ils laissent. C’est l’histoire de Rose, l’héroïne, qui cherche à trouver sa place sexuellement, amoureusement. C’est l’histoire de ses égarements dans le jardin familial.
Au début de cette lecture (ce livre trainé dans ma PAL depuis des années), je ne m’attendais pas à grand chose sinon une parenthèse asiatique (merde, je recommence), un moment de littérature hors de mes codes habituels. Et après la première partie, cela ne sentait pas très bon. L’architecture du récit s’avère assez complexe avec pas mal d’aller-retours temporels, des digressions pas forcement claires. Puis surtout, c’est la romance / fascination qui me semblait peu crédible (c’est mon avis masculin) et assez caricaturale. Je me voyais dans 50 nuances de Grey (le film car je ne lirais pas le roman) et c’était pas jolie jolie. Je n’étais pas la cible d’un tel roman. Je n’étais pas une jeune fille en fleur qui rêvait d’un homme puissant pour la protéger en acceptant de ne pas être aimer en retour. Mais…
Je sais nuancer. Donc, il n’est pas impossible que ce fut justement ce que souhaitait dénoncer l’auteur, Li Ang, et que la société taïwanaise de cette époque était comme cela. Je trouve quand même que la relation dominant / soumise volontaire est assez peu pertinente avec le profil du personnage principal.
Mais le récit prend une dimension supplémentaire et une densité plus importante lorsque la romance et les notions d’héritage, de souvenirs et d’avenirs viennent compléter ce tableau taïwanais. De facto, Le jardin des égarements a pris de la profondeur. Cela ne m’a pas suffit si j’ose dire car j’ai trouvé que l’histoire manquait de puissance, de style, qu’il y avait une dilution des émotions (de lecteur). Mais c’est peut-être ça, le style japonais. De la pudeur, de l’élégance, etc… Je pense que 150 pages de moins aurait amener plus de force au récit mais cela n’est que mon point de vue.
C’est donc un avis positif sans enthousiasme qui ressort de cette lecture.
Livrepoche.fr, un livre, une poche…