Le double de Dostoïevski

Le double (1846) de Dostoïevski, traduit par André Markowicz…

Le résumé de l’éditeur: Etrange récit que Le Double, texte précoce dans la carrière de l’écrivain (sa parution date de 1846) où déjà se lisent toutes ses obsessions, et modèle de récit fantastique. Dostoïevski met là en scène de manière magistrale la présence inquiétante de l’autre, sans que jamais le lecteur parvienne à faire la part de la folie du héros ou de la bizarrerie du réel.
Le quotidien de Goliadkine, entre son appartement pétersbourgeois de la rue des Six-Boutiques et le ministère où il est fonctionnaire, se brouille peu à peu. Le héros ne cesse en effet de se sentir persécuté par une réplique identique de sa personne : son double le suit dans la rue, s’introduit dans son appartement, sur son lieu de travail, va jusqu’à manger à sa place au restaurant…

En grand fan de Dostoïevski, je suis en relecture des ses oeuvres, dans l’ordre chronologique et c’est au tour de Le double de passer entre mes mains. Et là, c’est quand même la déception. Pour le coup, je ne suis pas le seul. Et il semble y avoir pas mal de raisons justifiées à cela.

Alors que je suis admiratif du style de Dostoïevski (et la traduction d’André Markowicz), son urgence, son moralité sa folie sous-jacente et la tension qui s’en dégage, là, on dirait qu’il est allé encore plus loin que ce que j’avais lu jusque là, tellement loin que cela en est devenu presque indigeste. Certes, la folie? les inquiétudes? du personnage principal le justifient mais la lisibilité en souffre énormément.

Ce roman (fantastique ou non) aurait pu être une vraie réussite si l’histoire avait sa justification. Mais ce n’est pas le cas. Aucune explication vient nous donner du sens. Dostoïevski nous laisse avec nos questions. Ce roman me fait penser à ce roman dingue de William Burroughs, Le festin nu.

On comprend parfaitement qu’il est reçu un accueil mitigé à sa sortie. Pourtant, il y a du sens derrière. C’est obligé. Faut-il chercher du côté psychanalytique? Probablement. Fond et forme se complètent pour un roman « expérience ». Si Le double vous tente, vous serez quand même amené à lire des scènes extraordinaires que seul Dostoïevski est à même d’écrire. C’est donc un avis plutôt déçu car, assurément, c’est un roman fouillé et puissant mais vraiment très difficile et peu agréable à lire.




Livrepoche.fr Un livre dans une poche. CQFD
8 comments to “Le double de Dostoïevski”
  1. Ça ne sera pas le prochain livre que je lirai de lui, ça a l’air assez complexe mais j’adore son univers et son style. Je viens de finir la première partie des Démons (ou Possédés) et si j’ai eu un peu de mal au début, j’ai adoré le reste !

    • C’est pas le roman que je conseillerais. Je me demande, dans quelle édition tu lis Les démons? Je n’ai pas relu Dostoïevski autrement que traduit par Marcowicz et j’hésite à me lancer dans les éditions folio qui trainent dans ma bibliothèque. Je suis tellement fan de ce qu’à fait ce traducteur.

    • Tu t’étais engagé à lire Dosto, c’est vrai. Mais je conçois que c’est pas un auteur sexy. De plus, les couvertures sont souvent anxiogènes. Un jour, peut-être…

    • ahahah. Mais non, elles ne me collent pas d’angoisse ces couvertures. Ecoute, je me suis engagée, je le ferai donc. Je vais faire en sorte qu’un nouveau titre soit lu avant la fin d’année (juré craché!)

N'ayez pas peur de commenter