Le festin nu (1959) de William Burroughs, traduction par Éric Kahane
Le résumé de l’éditeur, ici: L’Interzone.
Un territoire qui ne figure sur aucune carte, situé quelque part entre New York et Tanger, dédale infini de rues semblable aux méandres du cerveau d’un drogué.
Un lieu fantomatique, où se réfugie William Lee après avoir accidentellement tué sa femme. Persuadé d’être un agent secret au centre d’une gigantesque machination, Lee commence à rédiger des rapports pour le compte d’une mystérieuse corporation internationale, communiquant avec elle par l’intermédiaire d’une machine à écrire fort loquace qui se transforme volontiers en cafard…
Vertigineuse descente aux enfers de la drogue – de toutes les drogues -, le chef-d’œuvre de William Burroughs est d’une veine à la fois terrifiante, macabre, et d’un comique presque insoutenable.
Alors voila un roman (peut-être devrais-je dire récit?) surprenant. William Burroughs est allé au fond de lui, au fond de ses sensations hallucinées pour écrire Le festin nu.
Et quelle claque stylistique. Affranchi de toute logique narrative, ce qui est exposé dans ce roman, c’est un univers sensoriel extrême. Écrit sous l’effet de multiples drogues, William Burroughs nous donne un récit comme une expérience. Violent, drôle, choquant, il y a un peu de tout dans Le festin nu. De tout mais pas de logique. Vous pouvez lire le résumé, je vous mets au défi de trouver ce dont il est question dans le texte. Perso, j’ai rien vu.
À la limite, les parties les plus claires et les plus sérieuses sont le bréviaire des drogues et leur effets, un dico à l’usage des chimistes. On sent l’expert. Bizarrement, ce sont des explications très lucides. Doit-on cette forme de cohérence au relecture de ses illustres amitiés que sont Jack Kerouac et Allen Ginsberg.
Pour ce qui est de l’expérience littéraire, William Burroughs et Le festin nu est intéressant mais pour le reste, je vais pas dire que je me suis ennuyé mais je n’ai pas pris beaucoup de plaisir non plus. Peut-être n’avais-je pas les clefs pour comprendre ou apprécier pleinement William Burroughs?
En tout cas, je n’ai pas trop envie de retenter l’expérience avec cet auteur mais très envie de retourner voir du côté de Jack Kerouac que j’aime beaucoup.
ah l’écriture hallucinée, toute une histoire. Il m’arrive de tenter des expériences bizarres en lecture (pas remise de Saramago par ex) et je me fais souvent cueillir par surprise. Là, je suis éclairée par ton avis et je ne me sens pas de me lancer dans ce roman.
Kerouac me semble une alternative plus engageante 🙂
Je ne connais pas Saramago, faut-il que je me penche dessus? Pour Burroughs, je vais pas insister. Mais Kerouac, oui, bien sûr.