La bibliomule de Cordoue (2022) de Wilfrid Lupano (scénario) et Léonard Chemineau (dessins) et Christophe Bouchard (Couleurs)…
Le résumé de l’éditeur: Califat d’Al Andalus, Espagne. Année 976.
Voilà près de soixante ans que le califat est placé sous le signe de la paix, de la culture et de la science. Le calife Abd el-Rahman III et son fils al-Hakam II ont fait de Cordoue la capitale occidentale du savoir.
Mais al-Hakam II meurt jeune, et son fils n’a que dix ans.
L’un de ses vizirs, Amir, saisit l’occasion qui lui est donnée de prendre le pouvoir. Il n’a aucune légitimité, mais il a des alliés. Parmi eux, les religieux radicaux, humiliés par le règne de deux califes épris de culture grecque, indienne, ou perse, de philosophie et de mathématiques. Le prix de leur soutien est élevé : ils veulent voir brûler les 400 000 livres de la bibliothèque de Cordoue.
La soif de pouvoir d’Amir n’ayant pas de limites, il y consent.
La veille du plus grand autodafé du monde, Tarid, eunuque grassouillet en charge de la bibliothèque, réunit dans l’urgence autant de livres qu’il le peut, les charge sur le dos d’une mule qui passait par là et s’enfuit par les collines au nord de Cordoue, dans l’espoir de sauver ce qui peut l’être du savoir universel.
Rejoint par Lubna, une jeune copiste noire, et par Marwan, son ancien apprenti devenu voleur, il entreprend la plus folle des aventures : traverser presque toute l’Espagne avec une « bibliomule » surchargée, poursuivi par des mercenaires berbères.
Je ne sais pas vous mais je trouve la couverture de La bibliomule de Cordoue vraiment peu attractive. Il m’a fallu le conseil positif du libraire BD de la Librairie Actes Sud pour favoriser la rencontre et avec Wilfrid Lupano au scénario, ça donne confiance.
L’histoire nous plonge dans les périodes troubles de changement règne dans le califat. Et plus encore quand le nouveau tyran entend détruire la connaissance afin de mieux contrôler le peuple. La bibliomule de Cordoue est une vraie ode aux livres, aux savoirs, à la culture que ceux-ci véhiculent. Wilfrid Lupano met en scène des personnages attachants pour nous raconter un sauvetage d’ouvrages précieux. Par la même, il ajoute que ses connaissances enfermées dans les livres ne sont pas veines et peuvent s’avérer très utiles. On est emporté, intelligemment emporté puis avec une tête de mule comme celle-ci, on rigole bien aussi.
Les dessins de Léonard Chemineau me semble un peu trop faible. Le trait est gras, sans trop de finesse et j’y ai pas trouvé ce petit style qui marque un univers. Sûrement une histoire de goût personnel. Peut-être ne devrais-je pas dire que le trait est faible mais plutôt qu’il me fait l’effet d’être plus brouillons, moins travaillés que d’autres.
Le fond rattrape cependant la forme et résonne plus amplement avec l’actualité générale qui tend vers l’obscurantisme.
Je suis d’accord la couverture n’est pas attractive (en tout cas à mon goût). Cependant, j’entends du bien de cette bd depuis quelques mois et souvent je la vois revenir sur la toile blogs
L’histoire rattrape la couverture et aussi les dessins qui sont pas sensationnels, il faut l’admettre.