Idiotie (2018) de Pierre Guyotat, Prix Medicis 2018, Prix de la langue française 2018…
Le résumé de l’éditeur: « Cet Idiotie traite de mon entrée, jadis, dans l’âge adulte, entre ma dix-neuvième et ma vingt-deuxième année, de 1959 à 1962. Ma recherche du corps féminin, mon rapport conflictuel à ce qu’on nomme le “réel”, ma tension de tous les instants vers l’Art et vers plus grand que l’humain, ma pulsion de rébellion permanente : contre le père pourtant tellement aimé, contre l’autorité militaire, en tant que conscrit puis soldat dans la guerre d’Algérie, arrêté, inculpé, interrogé, incarcéré puis muté en section disciplinaire.
Mes rébellions d’alors et leurs conséquences : fugue, faim, vol, remords, errances, coups et prisons militaires, manifestations corporelles de cette sorte de refus du réel imposé : on en trouvera ici des scènes marquantes.
Drames intimes, politiques, amitiés, camaraderies, cocasseries, tout y est vécu dans l’élan physique de la jeunesse. Dans le collectif. »
Mon beau-père me fait parvenir Idiotie de Pierre Guyotat et sollicite mon avis. Il n’en dit pas plus sinon que je vais avoir du mal à lire ce récit rapidement. Est-ce un cadeau? J’ai envie de dire non. Plutôt un piège. C’est à se demander ce qu’il pense de moi.
J’ai tendance à penser qu’un artiste (de la littérature et autres) ne doit pas transiger avec son art. Si la langue française résonne comme il l’écrit dans la tête de Pierre Guyotat, alors, soit. La postérité viendra avec la reconnaissance populaire. Ou pas. Car Idiotie (je n’ai lu que ce récit de cet auteur) est avant tout un projet stylistique. Pour la lisibilité, la musicalité ou la beauté des phrases, veuillez passer votre chemin. Il n’y a aucune fluidité dans les lignes de ce texte. Je ne suis même pas sûr qu’Idiotie soit grammaticalement légal. Un comble d’obtenir un Prix de la langue Française.
Pour le sujet, il me fait l’effet d’un vieillard qui revient sur une période précise de sa vie, le passage à l’âge adulte entre misère et Guerre d’Algérie. Et, pour ce faire une idée le mot qui revient le plus souvent est « seins », suivi de près par « défécation » et son corollaire merdeux. Quand à comprendre les faits, cela relève de la divination. J’ai surtout l’impression d’un récit obsédé par la chair alors que justement le corps de Pierre Guyotat doit en être ou la chair ne répond plus.
Idiotie ne m’a pas emballé du tout. La crudité du texte peut choquer un peu, heurter les sensibilités, mais ça ; c’est au cas où : vous aurez décodé la prose – alambiqué, torturée – de Pierre Guyotat.
J’ai déjà donné en matière de texte totalement tordu et ici, ni le contenu, ni le style de l’auteur qui transparaît par ton avis, ne me font envie.
(Tu as eu ta réponse?)
J’ai donc réussi cette chronique. De quelle question tu parles?
Ce qu’il pense de toi :p
Il ne voulait que mon avis sur une oeuvre qu’il a eu du mal à lire. Savoir si c’était pareil pour moi.