En lieu sûr (2017) de Ryan Gattis, traduit par Nadège T. Dulot…
Le résumé de l’éditeur: Los Angeles, 2008. Ex-junkie délinquant, Ricky Mendoza junior, alias Ghost, est bien déterminé à rester clean jusqu’à la fin de ses jours. Rentré dans le rang, il force désormais des coffres-forts pour le compte de toute agence gouvernementale prête à payer ses services, des Stups aux Fédéraux. Mais quand il découvre que la personne qui compte le plus pour lui croule sous les dettes, il décide de tenter une embardée risquée : vider un coffre sous le nez du FBI et des gangsters à qui il appartient, sans se faire prendre ni tuer.
Dans ce thriller au rythme haletant, Ryan Gattis projette le lecteur dans un univers urbain sombre et incandescent, et pose une question des plus cruciales : jusqu’où iriez-vous pour protéger ceux que vous aimez ?
Après avoir pris une de mes plus grosses claques de littérature noire avec le monumental Six jours, je me devais de renouer avec son auteur, Ryan Gattis. Alors bien sûr, je ne me risquais pas à souhaiter un roman aussi puissant, c’est impossible. Mais En lieu sûr n’en reste pas moins un roman noir qui recèle quelques qualités bien appréciables en plus de ce que le genre contient à minima.
Est-ce une histoire de braquage? Oui, en un sens mais dès le début, les cartes sont flouées. Qui sont les victimes? Qui sont les coupables? Qui sont les méchants? Ryan Gattis est très à son aise dans la géographie de Los Angeles, ses clans et autant de territoires. Mais c’est la nuance que j’aime chez cet auteur. La nuance d’un côté mais une générosité que les américains n’hésite pas à fournir. Ces personnages ont une profondeur, des subtilités que souvent les auteurs n’explorent pas. Ou pas aussi bien. En lieu sûr est un très bon roman noir, sensible, mature qui m’a emporté dans une intrigue, qui sans être complètement dingue, est très efficace.
Le style direct, argotique ajoute à l’immersion dans cette ambiance tendue ou la double narration à la 1re personne donne 2 voix fortes à ce roman.
À mon sens, Ryan Gattis a évité le piège de vouloir reproduire le coup magistral qu’il a réalisé avec Six jours. En lieu sûr saura vous emporter dans les bas-fonds d’un L.A. gangréné d’où le magnifique sort parfois, sans éclaboussure de merde.
Ryan Gattis. Il faut que je mémorise ce nom, cet auteur. 2 très bons retours qui me font dire que je ne devrais pas passer à côté sans lire et réagir.
Surtout Six jours, je sais que ton temps de lecture est conté… 😉