Dans les forêts de Sibérie (2011) de Sylvain Tesson…
Le résumé de l’éditeur de poche, ici: «Assez tôt, j’ai compris que je n’allais pas pouvoir faire grand-chose pour changer le monde. Je me suis alors promis de m’installer quelque temps, seul, dans une cabane. Dans les forêts de Sibérie.
J’ai acquis une isba de bois, loin de tout, sur les bords du lac Baïkal.
Là, pendant six mois, à cinq jours de marche du premier village, perdu dans une nature démesurée, j’ai tâché de vivre dans la lenteur et la simplicité.
Je crois y être parvenu.
Deux chiens, un poêle à bois, une fenêtre ouverte sur un lac suffisent à l’existence.
Et si la liberté consistait à posséder le temps?
Et si la richesse revenait à disposer de solitude, d’espace et de silence – toutes choses dont manqueront les générations futures?
Tant qu’il y aura des cabanes au fond des bois, rien ne sera tout à fait perdu.»
Sylvain Tesson est un auteur/personnage que je trouve discutable quand à la totale franchise de ses écrits. Et Dans les forêts de Sibérie m’amène à une réflexion sur le « vrai » et sur le « laisser de côté ». Un avis sur Petit traité sur l’immensité du monde donne une idée sur ce que je pense de l’auteur. Et ce récit ne m’aide pas bien à définir précisément qui est Sylvain Tesson.
Tout d’abord, je tien à dire que je classe Sylvain Tesson parmi les auteur universitaire, thésard. Ce qui donne un texte quelque peu paradoxal. En effet, dénuement, rudesse des éléments, simplicité, trivialité des moeurs que raconte un langage précieux, des citations d’auteurs majeurs collant, justifiant la réflexion du moment de ce carnet de bord sibérien, Dans les forêts de Sibérie.
Le grand écart continue quand Sylvain Tesson vante la solitude, le repli face à soi-même, face à la nature alors que le texte est jalonné de quantité de visites et de rencontres. Je n’y ai vraiment pas senti l’isolement.
Dans les forêts de Sibérie, c’est donc le carnet de bord d’un séjour de 6 mois sur les bords du lac Baïkal et, faisant fi de beaucoup d’idées de Sylvain Tesson, j’ai aimé la peinture qu’il a fait de l’environnement. Une appréciation purement paysagère même si je partage beaucoup de ses idées. Mais lorsqu’il se place en chantre de sa philosophie, cela me dérange un peu.
De plus, la forme d’un tel récit, si « construit, argumenté » me laisse dubitatif quand à la spontanéité de ce que Sylvain Tesson écrit. Il embarque une soixantaine de livres dont il extrait, juste à propos, en parfait appuie de sa réflexion du moment, des citations adéquates. Heureux hasards? Parfaite préparation? Quid des images qu’il ramène (film et photos) dont il ne parle pas dans son carnet de bord.
Tout ça me laisse l’impression que Sylvain Tesson savait ce qu’il allait trouver et écrire bien avant de partir. C’est peut-être la spontanéité d’une telle aventure qui me manque, tronquée par un récit lisse et convenu tel qu’un universitaire l’aurait écrit!
Livrepoche.fr, un livre, une poche…
oula au vu de ta chronique, autant passer son chemin
C’est pas certain Chris car beaucoup sont sensibles à ses récits! Ma chronique est plutôt « à charge » mais tu trouveras pas mal de chroniques enthousiastes!
C’est drôle, j’avais adoré! Je l’ai même mis dans mon «top 3» de 2017. Je ne m’étais pas du tout posé de questions sur la spontanéité de ses réflexions. Je suis peut -être trop naïve? Tant pis, au moins j’ai passé un excellent moment de lecture! 😉
Je pense pas que ce soit une question de naïveté! Juste une question de moment! Tant mieux si ça a été le bon moment pour toi!