Ásta de Jón Kalman Stefánsson

Ásta (2017) de Jón Kalman Stefánsson, Traduit par Éric Boury…

Le résumé de l’éditeur de poche, Folio: Reykjavík, début des années 50. Sigvaldi et Helga décident de nommer leur fille Ásta, d’après une grande héroïne de littérature islandaise. Un prénom signifiant – à une lettre près – amour et qui, croient-ils, ne peut que porter chance à leur fille… 
Ce roman lyrique et charnel raconte l’urgence autant que la difficulté d’aimer, malgré notre quête inlassable du bonheur.

Avec Ásta, le lecteur touche un peu du doigt, l’Islande, une terre et une culture assez proche mais qui recèle quelques différences que Jón Kalman Stefánsson laisse transparaitre à travers son style. Quand je dis que la terre  islandaise est proche, en fait, la proximité n’est que géographique car pour le reste, la rudesse du pays, sa rigueur, sa géologie sont d’une incroyable unicité. Et ça déteint forcement sur le peuple qui y vit.

Ce qui m’a séduit en premier lieu, c’est la narration de Jon, une narration éclatée, troublante, pas évidente de prime abord mais qui stimule ces portraits d’hommes et de femmes. En premier lieu Ásta me dirait vous? Et bien non. À mon avis, c’est son père, Sigvaldi, le personnage central du roman.

Pas spécialement féru de contemporain (je trouve souvent peu d’intérêt à lire le quotidien, le normal), j’aurais pu trouver Ásta peu intéressant si ce n’était que le style de Jón Kalman Stefánsson, empreint de sa culture, se montre libre dans ses propos là où une prude autocensure touche la France et autre pays européens. Et cela transforme ces romans contemporains en moins réel que le réel. je vais être plus clair. Le résumé dit « charnel ». Autant dire, le sexe. S’il y en a dans Ásta, c’est sans appuyer dessus, des scènes qui viennent comme les autres, naturellement et pour moi, ça c’est le réel, le normal.

Je regrette cependant une dispersion des points de focalisation qui éloigne du personnage titre, Ásta dont je n’ai pas pu cerner la nature profonde, la voix intérieure. Elle m’est resté plus étrangère. Elle a manqué de corps. Heureusement que les divers destins croisés ça et là, au fil de la plume de Jón Kalman Stefánsson ont su tenir le récit de bout en bout.

Pour moi, la grande réussite d’Ásta n’est pas dans l’histoire mais dans la manière de la raconter, en maîtrise et en subtilité.




Livrepoche.fr Un livre dans une poche. CQFD
2 comments to “Ásta de Jón Kalman Stefánsson”
    • Va en Islande, c’est un de mes plus beaux voyages. Tout y est tellement loin de ce qu’on voit ailleurs. Et pour Stefansson, je me demande ce que tu en penserais.

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